Une thérapie efficace pour les blessures physiques et mentales
La plongée gagne de plus en plus d’adeptes souffrant de stress post-traumatique, car ils trouvent dans cette discipline une détente et un lâcher-prise qu’ils sont incapables de ressentir ailleurs.
« La plongée a relancé ma vie », lance sans hésitation Donald Héroux, un militaire retraité.
Le vétéran est allé en mission en Afghanistan, en 2009. Comme bien d’autres militaires, il a ramené avec lui blessures et souvenirs qu’il aurait préféré laisser là-bas.
Les traumatismes de sa mission l’ont laissé avec des problèmes d’agressivité, d’insomnie, d’impatience et d’intolérance, en plus de nombreuses douleurs physiques.
« La plongée n’enlèvera pas mes problèmes mentaux et physiques, car un stress post-traumatique, ça ne part pas, on apprend à vivre avec. Mais sous l’eau, il n’y a plus de bruit. Peu importe avec qui je plonge, personne ne sait qui je suis, que j’ai un choc post-traumatique », fait valoir le vétéran.
Il plonge de deux à quatre fois par semaine depuis mars dernier. Ce sport lui a permis d’éliminer les opiacés de son quotidien, lui qui devait prendre près d’une trentaine de pilules par jour.
« J’ai encore mal, mais quand je plonge, ça fait du bien », laisse tomber M. Héroux.
UNE MEILLEURE VIE SOCIALE
Se retrouver sous l’eau lui a aussi permis de calmer son tempérament.
« Ça t’oblige à ralentir ton souffle et respirer comme il le faut. Les gestes ne sont pas faits rapidement, tout est sous contrôle et plus lent. Dans l’infanterie, c’était toujours go go go, se souvient-il. Ça m’amène à être plus habile socialement, je m’ouvre maintenant à d’autres personnes que des militaires. »
Ancien militaire, Christian Saint-pierre, de la Scubathèque a lui aussi vécu des traumatismes. La plongée s’est avérée très bénéfique.
« J’ai été pris en otage en Bosnie pendant plus d’un mois. On ne revient pas tout à fait de ça. Quand on amène des personnes qui souffrent de ce genre de choc dans l’eau, ce ne sont plus les mêmes personnes », fait valoir M. Saint-pierre.
L’aspect thérapeutique de la plongée est encore peu connu, au Québec, mais celle-ci est de plus en plus exploitée et démontrée, en France, avec le projet Divhope, testé notamment par des survivants des attentats du Bataclan.
« J’AI ENCORE MAL, MAIS QUAND JE PLONGE, ÇA FAIT DU BIEN. » —DONALD HÉROUX, VÉTÉRAN