Le Journal de Quebec

La protectric­e du citoyen enquêtera sur le renvoi du lanceur d’alerte

L’agronome dénonçait l’ingérence du privé dans la recherche sur les pesticides

- CHARLES LECAVALIER

La protectric­e du citoyen enquêtera sur le renvoi de l’agronome et lanceur d’alerte Louis Robert.

« Le protecteur mène actuelleme­nt une interventi­on [...] qui porte sur le traitement des divulgatio­ns au sein du ministère » de l’agricultur­e, écrit la protectric­e Marie Rinfret dans une lettre adressée au président de l’assemblée nationale, hier.

Généraleme­nt, le protecteur du citoyen s’abstient de commenter publiqueme­nt ses enquêtes. Mme Rinfret a toutefois choisi de faire cette révélation « à la lumière des échanges et débats ».

Le ministre de l’agricultur­e, André Lamontagne, est sur les charbons ardents depuis que son ministère a mis à la porte le lanceur d’alerte Louis Robert.

Après s’être contredit à plusieurs reprises, M. Lamontagne a offert ses excuses et a demandé à la protectric­e d’enquêter la semaine dernière.

L’agronome dénonçait l’ingérence du secteur privé dans la recherche publique sur l’utilisatio­n des pesticides.

LAMONTAGNE PASSE À L’ATTAQUE

Journée chargée pour M. Lamontagne, qui s’est également présenté en défenseur de l’agricultur­e bio après avoir comparé des inspecteur­s à des ayatollahs, lors du congrès de l’union paysanne en fin de semaine. Après s’être fait pilonner par l’opposition, il est passé à l’attaque.

Il accuse maintenant le PLQ d’avoir fait la sourde oreille aux « petits agriculteu­rs » depuis 15 ans. « Ils sont complèteme­nt déconnecté­s de la réalité de tous ces [gens] qui veulent pratiquer une agricultur­e écologique », a-t-il déploré.

De son côté, le ministre de l’environnem­ent, Benoit Charette, affirme qu’« aucun manque de respect n’a été exprimé ».

M. Lamontagne a des appuis. Le cofondateu­r de l’union paysanne, Roméo Bouchard, a dit sur les ondes de QUB radio que les réactions « d’écolos et de politicien­s [...] sont totalement à côté de la track ».

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PHOTO SIMON CLARK André Lamontagne n’a pas répété le mot ayatollah, mais il maintient que les règles environnem­entales sont trop strictes pour les petits producteur­s et il estime que le PLQ fait la sourde oreille aux producteur­s bio.

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