La protectrice du citoyen enquêtera sur le renvoi du lanceur d’alerte
L’agronome dénonçait l’ingérence du privé dans la recherche sur les pesticides
La protectrice du citoyen enquêtera sur le renvoi de l’agronome et lanceur d’alerte Louis Robert.
« Le protecteur mène actuellement une intervention [...] qui porte sur le traitement des divulgations au sein du ministère » de l’agriculture, écrit la protectrice Marie Rinfret dans une lettre adressée au président de l’assemblée nationale, hier.
Généralement, le protecteur du citoyen s’abstient de commenter publiquement ses enquêtes. Mme Rinfret a toutefois choisi de faire cette révélation « à la lumière des échanges et débats ».
Le ministre de l’agriculture, André Lamontagne, est sur les charbons ardents depuis que son ministère a mis à la porte le lanceur d’alerte Louis Robert.
Après s’être contredit à plusieurs reprises, M. Lamontagne a offert ses excuses et a demandé à la protectrice d’enquêter la semaine dernière.
L’agronome dénonçait l’ingérence du secteur privé dans la recherche publique sur l’utilisation des pesticides.
LAMONTAGNE PASSE À L’ATTAQUE
Journée chargée pour M. Lamontagne, qui s’est également présenté en défenseur de l’agriculture bio après avoir comparé des inspecteurs à des ayatollahs, lors du congrès de l’union paysanne en fin de semaine. Après s’être fait pilonner par l’opposition, il est passé à l’attaque.
Il accuse maintenant le PLQ d’avoir fait la sourde oreille aux « petits agriculteurs » depuis 15 ans. « Ils sont complètement déconnectés de la réalité de tous ces [gens] qui veulent pratiquer une agriculture écologique », a-t-il déploré.
De son côté, le ministre de l’environnement, Benoit Charette, affirme qu’« aucun manque de respect n’a été exprimé ».
M. Lamontagne a des appuis. Le cofondateur de l’union paysanne, Roméo Bouchard, a dit sur les ondes de QUB radio que les réactions « d’écolos et de politiciens [...] sont totalement à côté de la track ».