Le Journal de Quebec

« J’ai vu beaucoup d’agressivit­é »

Une femme a assisté à l’arrestatio­n de l’avocat Parent

- SOPHIE CÔTÉ

Une automobili­ste qui a été intercepté­e sur l’autoroute DufferinMo­ntmorency au même moment que Jean-roch Parent se rappelle que « la tension était palpable » tout juste avant que l’avocat se fasse passer les menottes.

« J’ai vu crier, de l’agitation, beaucoup d’agressivit­é, jusqu’à ce que la personne se fasse menotter à quelques mètres de mon véhicule », a soutenu Joëlle Généreux-godbout au procès devant jury de l’avocat Jean-roch Parent pour entrave, menace et intimidati­on contre deux policiers de la Sûreté du Québec.

Lors d’une intercepti­on de routine le 4 mai 2017 pour non-respect de la voie réservée, Parent aurait refusé à plusieurs reprises d’obtempérer aux ordres pour s’identifier et déplacer son véhicule sur le trottoir, selon le témoignage d’un des agents. Ce dernier a soutenu au procès que Parent était « en crise », « enragé ».

« IMPRESSION­NÉE »

L’automobili­ste qui a été témoin de l’événement, alors qu’elle était assise dans sa Jetta immobilisé­e tout près, dit avoir été « impression­née » par l’arrestatio­n.

Parent « criait », avait « le visage rouge et huileux », « les yeux exorbités », a-t-elle dit. Quant aux policiers, « ils étaient très calmes, très courtois, ils répondaien­t à ce que l’homme demandait », a-t-elle affirmé.

Elle se rappelle que l’accusé, debout à côté de son véhicule, a demandé plusieurs fois au policier de s’identifier et répétait qu’il était avocat.

« Il disait : “Tu devrais appeler telle personne.” Il faisait référence à des gens du système judiciaire selon ce que j’en comprenais, a-t-elle témoigné. Je trouvais ça triste, parce que la personne se décrivait comme étant un procureur. Je me disais : “C’est gros ce qui se passe en ce moment.” »

Elle a été contre-interrogée de façon serrée par l’avocat de l’accusé. En faisant jouer et rejouer la vidéo filmée par un témoin dans laquelle Parent pointe un des policiers et lance : « Touche-moi pas, je te cogne ! », Me Mathieu Giroux lui a fait dire que certains détails de son témoignage ne concordaie­nt pas avec les événements captés sur vidéo.

Comme le fait qu’elle se rappelait que Parent avait pointé les policiers « près du visage 5 ou 6 fois ». « Dans ma perception, il avait pointé plus », a-t-elle soutenu.

UN JURÉ EN MOINS

Par ailleurs, le juré no 9 a été libéré en fin d’avant-midi, après des discussion­s hors jury. Le juge Louis Dionne, qui préside le procès, a expliqué aux 11 membres du jury restants que la femme lui avait fait parvenir un billet en fin de journée mardi.

« Pour des raisons que je n’ai pas à vous expliquer, elle est libérée. Le Code criminel permet cela. Je vais vous demander de ne pas chercher à savoir pourquoi et de ne pas en tenir rigueur aux parties, surtout pas à l’accusé. Je vous demande de faire abstractio­n de l’événement », leur a-t-il dit. Le procès se poursuit aujourd’hui.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? L’avocat Jean-roch Parent fait face à quatre accusation­s, dont entrave à deux agents de la paix, intimidati­on à l’endroit d’une personne associée au système judiciaire et menace de causer la mort ou des lésions corporelle­s à un policier.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS L’avocat Jean-roch Parent fait face à quatre accusation­s, dont entrave à deux agents de la paix, intimidati­on à l’endroit d’une personne associée au système judiciaire et menace de causer la mort ou des lésions corporelle­s à un policier.

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