Plus qu’un défenseur offensif
Samuel Girard joue plus de 20 minutes par match avec l’avalanche
DENVER | À Montréal, Claude Julien et Marc Bergevin recherchent le partenaire idéal pour jouer à la gauche de Shea Weber. Ils n’ont toujours pas trouvé le bon candidat. Au Colorado, il y a un jeune défenseur gaucher de 20 ans qui répondrait parfaitement à ce profil. Il a pour nom Samuel Girard.
Mais Girard ne changera pas d’adresse pour la deuxième fois. Échangé des Predators de Nashville à l’avalanche le 5 novembre 2017 dans un immense pacte impliquant aussi les Sénateurs d’ottawa qui ont acquis Matt Duchene, Girard fait le bonheur de ses patrons et coéquipiers dans les montagnes du Colorado.
« Sam est incroyable, a dit le centre Nathan Mackinnon au représentant du Journal, hier, à quelques heures de la visite des Islanders de New York. Je n’en reviens pas à quel point il est bon pour un jeune défenseur de 20 ans. Il joue déjà avec EJ (Erik Johnson) au sein de notre premier duo. Il reçoit les minutes difficiles contre les meilleurs trios de l’équipe adverse. »
Décrit comme un défenseur résolument offensif à sa sortie des rangs juniors avec les Cataractes de Shawinigan, où il a connu des saisons de 74 et 75 points en seulement 67 et 59 matchs, Girard a gagné la confiance de son entraîneur Jared Bednar pour des missions défensives.
« Sam a travaillé fort cet été pour devenir plus gros et plus fort, a rappelé Bednar. Il est un défenseur vraiment intelligent. Il est encore un défenseur offensif, avec de grandes habiletés, mais nous cherchons à faire de lui un joueur plus complet. Il a embarqué dans le projet. Il se sert bien de sa rapidité, il a un bon bâton et il lit bien les intentions des rivaux. Il défend très bien son territoire. Il obtient aussi du temps de jeu au sein de la deuxième vague en supériorité numérique. »
APPRENTISSAGE EN ACCÉLÉRÉ
À sa deuxième saison seulement dans la LNH, le jeune homme originaire de Roberval, au Saguenay-lac-saint-jean joue déjà un rôle majeur au sein de la brigade de défenseurs de l’avalanche. Utilisé aux côtés d’erik Johnson, un premier de classe du repêchage de 2006, Girard passe plus de 20 minutes par match sur la surface glacée.
Et il se débrouille assez bien offensivement même si c’est son jeu défensif qui lui attire les éloges. En 33 matchs [avant celui d’hier], l’arrière de 5 pi 10 po et 162 lb a amassé 12 points (2 buts, 10 passes).
« Dans la LNH, c’est assez difficile de produire à cinq contre cinq, a dit Girard. Mon travail consiste à jouer contre les gros trios de l’autre équipe et je dois les empêcher de marquer. Je dois être capable de les arrêter. Je me concentre plus sur mon jeu défensif. C’est mon rôle. Les points viendront un jour.
« Il n’y a pas de doute que la transaction a été une bonne chose pour mon développement, a-t-il enchaîné. Quand tu te fais échanger à 19 ans, c’est toutefois un choc. Je ne m’attendais pas à ça. Peu de temps après la transaction, je me souviens d’avoir reçu un appel de Joe Sakic et il me disait qu’il était vraiment heureux d’avoir fait mon acquisition. C’était quand même spécial à entendre. Si je jouais encore à Nashville, je ne serais probablement pas au sein du premier duo de défenseurs. »
LE PETIT FRÈRE
Voisin de casier dans le vestiaire de l’avalanche, Erik Johnson sort son plus beau sourire édenté pour parler de son partenaire à la ligne bleue.
« J’ai rapidement compris l’an dernier à son arrivée au Colorado que nous venions d’acquérir tout un défenseur, a souligné Johnson en l’interpellant du surnom de ‘‘petit frère’’. Il n’est pas grand, il n’est pas gros, mais il ne se place pratiquement jamais dans le pétrin. Et quand il le fait, il se sert de ses jambes et de sa rapidité pour s’en sortir. Il y a plusieurs défenseurs à 19 ou 20 ans qui n’ont pas la confiance de transporter la rondelle, mais c’est tout le contraire pour Sam. Il veut la rondelle. C’est ce qui sépare les bons joueurs des très bons joueurs. »