Le Journal de Quebec

ÈVE PASSE À L’HISTOIRE

Elle devient la première fille à se tailler une place dans une équipe midget AAA

- SIMON DESSUREAUL­T

SAINT-JACQUES-DE-MONTCALM | Lorsque son entraîneur lui a annoncé jeudi qu’elle s’était taillé un poste avec le Phénix du Collège Esther-blondin, Ève Gascon a poussé un gros « wow ».

La gardienne de but de 15 ans devient ainsi la première fille à jouer dans la Ligue midget AAA du Québec. Ni Manon Rhéaume, ni Charline Labonté ou Kim St-pierre n’avaient réussi l’exploit avant elle.

D’ailleurs, Charline Labonté lui a envoyé un texto jeudi pour la féliciter. Elle en était très touchée.

« Je suis consciente que c’est historique et exceptionn­el. Je suis vraiment contente, a exprimé Ève Gascon, hier, après l’entraîneme­nt de son équipe. Je suis fière de pouvoir ouvrir les portes aux prochaines filles qui vont tenter leur chance dans les camps midgets AAA et pour toutes les autres catégories. »

Ève Gascon n’était pas favorite pour garder les buts dans le midget AAA cette année, puisque deux autres gardiens étaient mieux classés qu’elle dans son équipe de Saint-jacques-de-montcalm, dans Lanaudière.

Mais elle a forcé la main de son entraîneur Paulin Bordeleau. Elle n’a accordé que sept buts en quatre matchs préparatoi­res. Elle a affiché une moyenne de 2,36 buts par match et un taux d’efficacité de, 900.

« Ève me fait penser à Kim St-pierre (ancienne médaillée d’or olympique), mais je pense qu’elle est meilleure que Kim », a dit M. Bordeleau, qui a déjà participé à un camp avec Kim St-pierre.

CROIRE EN SES RÊVES

Ève Gascon s’alignait avec les Conquérant­s des Laurentide­s au niveau bantam AAA la saison dernière.

Elle a été surprise d’apprendre qu’elle faisait l’équipe, jeudi après-midi. Elle s’attendait surtout à obtenir une place au niveau midget espoir.

« Je me disais que j’allais à ce camp pour l’expérience et montrer que j’avais du talent, a expliqué l’adolescent­e, qui a eu 15 ans au mois de mai et qui commencera sa 4e secondaire la semaine prochaine. Mais plus le camp avançait, plus je trouvais que ça allait bien. Il faut toujours croire en ses rêves, car tout est possible. »

COMME LES AUTRES

Ève Gascon partage le vestiaire avec une gang de gars qu’elle connaît déjà très bien. Elle a toujours joué avec des garçons en saison régulière.

Elle a commencé à garder les buts à sa deuxième année novice, à l’âge de 7 ans. Elle a cependant fait des camps d’entraîneme­nt avec des filles d’équipe Québec.

« Les gars m’acceptent vraiment bien et je n’ai pas eu d’histoires désagréabl­es avec eux, a-t-elle raconté. La plupart des gars me connaissai­ent déjà parce que j’ai joué avec eux dans les années précédente­s (pee-wee, bantam). »

Justin Charette, son coéquipier de 16 ans qui la connaît depuis les rangs pee-wee, est du même avis.

« Elle est toujours très bien intégrée au groupe, même avec les nouveaux joueurs. On a du fun avec elle et elle est très difficile à déjouer sur la glace », a-t-il dit.

PLUS PHYSIQUE

Il y a cependant des différence­s qu’ève Gascon commence à ressentir, dans un calibre plus élevé au niveau masculin. « Les lancers arrivent beaucoup plus rapidement. C’est une grosse adaptation au début, a dit Ève Gascon. C’est aussi plus physique que le bantam AAA, mais je n’ai pas vraiment besoin de frapper. J’ai quand même un bon gabarit (5 pieds 7 pouces). »

SES FRÈRES

Ève Gascon a grandi en jouant au hockey avec ses deux grands frères. Félix (17 ans) appartient d’ailleurs à l’organisati­on des Mooseheads d’halifax, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

« On jouait au hockey dans la rue et c’est pas mal grâce à mes frères que j’ai appris à aimer le hockey, a-t-elle dit. La discipline de mes frères m’a toujours inspirée. »

Ève Gascon attend maintenant une réponse de Hockey Canada, alors qu’elle a participé au camp des moins de 18 ans pour aller aux Jeux du Canada en mars 2019. Elle espère être repêchée par une équipe de la LHJMQ et se rendre aux Olympiques.

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