Le Canada et le Mexique plaident pour un front commun avec les É.-U.
Ottawa et Mexico demeurent déterminés à conclure une entente tripartite
AGENCE QMI | Même si le président américain Donald Trump se dit prêt à signer des ententes commerciales séparées, le Canada et le Mexique ont assuré hier être déterminés à renégocier l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à trois pays.
« Les trois pays doivent avoir un front commun, parce que les trois pays ont les mêmes intérêts », a affirmé la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, au terme d’une rencontre avec le président mexicain, Enrique Peña Nieto, ainsi qu’avec son successeur désigné, Andrés Manuel López Obrador, à Mexico.
RÉPONSE À TRUMP
La visite survient alors que le président Trump a indiqué la semaine dernière qu’il pourrait signer une entente com- merciale bilatérale avec le Mexique, et conclure ensuite un accord distinct avec le Canada.
Sans détailler les intentions du nouveau président mexicain, la ministre Freeland s’est dite rassurée par ses discussions avec le politicien de gauche et son équipe, qui prendra officiellement les commandes le 1er décembre prochain.
« Je sens que la forte collaboration que nous avons eue jusqu’à maintenant sur L’ALENA va continuer », a-t-elle partagé lors d’une conférence téléphonique.
Plus tôt dans la journée, le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray, et le secrétaire mexicain de l’économie, Ildefonso Guajardo, ont réaffirmé que le Mexique travaillait pour obtenir une entente trilatérale, en point de presse après une rencontre avec la ministre Freeland.
Cette dernière a dit souhaiter que les négociations passent « à la vitesse supé- rieure » maintenant que les élections mexicaines sont terminées.
Les pourparlers entre les trois pays piétinent depuis plusieurs mois. Parmi les irritants, le Canada et le Mexique rejettent la proposition américaine d’inclure à L’ALENA une clause crépusculaire qui entraînerait la renégociation de l’entente tous les cinq ans.
INCERTITUDE
La ministre des Affaires étrangères a martelé hier qu’un tel élément d’incertitude serait « injuste » pour l’industrie automobile, qui sera grandement affectée par la révision de l’accord commercial.
« Nous n’avons toujours pas conclu sur les règles d’origine, mais nous parlons de demander aux compagnies automobiles qui opèrent en Amérique du Nord de faire des changements assez importants à leurs procédés de production », a expliqué Mme Freeland.