Air Canada ne veut plus divorcer d’aéroplan
Le transporteur souhaite racheter au rabais le célèbre programme de fidélisation
Les voyageurs pourront peutêtre continuer à accumuler des milles Aéroplan en volant avec Air Canada après juin 2020, finalement.
Un peu plus d’un an après avoir annoncé son intention de larguer Aéroplan pour lancer un nouveau programme de fidélisation à l’interne, voilà qu’air Canada propose de racheter son ancienne filiale à l’entreprise montréalaise Aimia pour 250 millions $. Cela représente 1,64 $ pour chaque action d’aimia.
Le transporteur et ses partenaires, la Banque TD, CIBC et Visa Canada, promettent en outre de prendre en charge les milles Aéroplan inutilisés, dont la valeur frise les deux milliards $.
PARTENAIRES STRATÉGIQUES
La participation de TD et de CIBC au projet de rachat revêt une grande importance puisque les deux banques figurent parmi les principales sources de revenus d’aimia avec leurs cartes de crédit Aéroplan.
« Si la transaction se réalise, ce sera bon pour les membres d’aéroplan qui accumulaient des milles pour des vols de rêve avec Air Canada ou ses partenaires Star Alliance, et qui auront l’assurance que la valeur de leurs milles sera maintenue », commente Patrick Sojka du site spécialisé Rewards Canada.
Les consommateurs ne pourront toutefois profiter de la concurrence qui se profilait à l’horizon entre Aéroplan et le futur programme d’air Canada.
La semaine dernière, Aimia a fait part de son intention de transformer Aéroplan en un programme permettant d’obtenir des billets d’avion de n’importe quelle compagnie aérienne.
« Air Canada élimine le risque d’un mal de tête en matière de relations avec la clientèle en ce qui a trait aux membres Aéroplan qui deviendraient orphelins », souligne dans une note l’analyste Doug Taylor de la firme Canaccord Genuity.
De plus, Air Canada éviterait d’avoir à recruter des millions de membres pour lancer son nouveau programme.
CINQ MILLIONS DE MEMBRES
« Ils démarreraient avec plus de cinq millions de membres, alors que s’ils partaient de zéro, ils n’en auraient probablement que 500000 la première année », estime M. Sojka.
Si la manoeuvre fonctionne, Air Canada n’aurait à débourser qu’une fraction de ce que valait Aéroplan l’an dernier. En effet, avant que le transporteur n’annonce l’abandon d’aéroplan en mai 2017, Aimia avait une valeur boursière de près de 1,4 G$. Avant le dévoilement du projet de rachat d’aéroplan présenté par Air Canada hier, Aimia valait 381 M$.
L’action d’aimia a clôturé à 3,39 $ hier, en hausse de 36 %, ce qui donne une valeur de 534 M$ à l’entreprise. Aimia gère également le programme Air Miles Middle East, mais a cédé ses activités dans le secteur des supermarchés au RoyaumeUni plus tôt cette année.