Salvini veut ralentir le flux migratoire en Italie
POZZALLO | (AFP) Matteo Salvini, le très populaire patron de l’extrême droite italienne devenu ministre de l’intérieur, a averti hier que l’italie ne pouvait pas être « le camp de réfugiés de l’europe », promettant toutefois du « bon sens » pour éviter les naufrages et limiter les arrivées de migrants.
« L’italie et la Sicile ne peuvent être le camp de réfugiés de l’europe », a martelé le chef de la Ligue, venu d’abord soutenir des candidats locaux de son parti, qui militait il y a quelques années encore pour la sécession du nord du pays et n’avait pas de mots assez durs contre le Sud.
« Le bon temps pour les clandestins est fini : préparez-vous à faire les valises », avait-il lancé samedi.
LIGNE DE BON SENS
« Nous n’aurons pas une ligne dure, mais une ligne de bon sens », a toutefois voulu rassurer hier le nouveau ministre, accueilli à chacune de ses étapes par des sympathisants enthousiastes, mais aussi par des contre-manifestants de gauche, nettement moins nombreux.
Sous un soleil de plomb devant le centre d’accueil de Pozzallo, un port de la pointe méridionale de la Sicile, et au milieu de curieux en tenue de plage, les deux camps en sont presque venus aux mains.
« Nous avons été migrants nous aussi en Amérique, et nous n’avons pas fait tout ce bazar là-bas » ; « Ce n’est pas de l’accueil à ce stade, c’est de la colonisation » ; « Moi si je pue, c’est de la sueur du travail », ont ainsi crié des partisans du nouveau ministre aux militants locaux dénonçant le cauchemar des migrants bloqués en Libye.
Tout en gardant le ton combatif qui a fait son succès, M. Salvini a pour sa part légèrement nuancé ses propos, revenant par exemple sur son attaque frontale de samedi contre les navires de secours affrétés par des ONG, qu’il avait accusées d’agir en « vice-passeurs ».
« Personne ne m’enlèvera la certitude que l’immigration clandestine est un business [...] et voir des gens se faire de l’argent sur des enfants qui meurent ensuite me met en colère », a-t-il expliqué, alors qu’on avait appris hier la mort de près d’une cinquantaine de migrants au large de la Tunisie, neuf autres, dont six enfants, au large de la Turquie et encore un au large de l’espagne.