Une saison sous le signe du changement
Le théâtre La Bordée dévoile le contenu de sa programmation 2018-2019
Les questions d’identité, d’appartenance et le rapport à l’autre seront au centre de la 42e saison du théâtre La Bordée. Une saison qui se veut un accompagnement au changement.
Un monde en transformation qui a guidé le directeur artistique Michel Nadeau pour l’élaboration de la saison 2018-2019 qu’il a dévoilée, hier, devant public, dans le théâtre de la rue Saint-joseph.
« On vit en ce moment dans une période où ça change extrêmement rapidement. Il y a, d’un côté, des choses fort stimulantes avec plein de jeunes qui partent des nouveaux modèles d’affaires, des trucs pour nettoyer les océans et qui mettent en place de nouvelles façons de faire de l’agriculture et il y a, en même temps, Trump, la Corée du Nord et Hubert Reeves qui dit que nous sommes en pleine extinction de masse et que les océans vont êtres vides en 2050. C’est à la fois extrêmement préoccupant et difficile, et aussi stimulant », a-t-il laissé tomber, lors d’un entretien.
Ces changements, ajoute-t-il, nous obligent à changer et à redéfinir ce que nous sommes dans nos rapports.
« C’est quoi être Québécois ?, c’est quoi être Canadien ?, c’est quoi être un citoyen occidental ? c’est quoi être un homme et c’est quoi être une femme ? On est obligés de se redéfinir jusque-là », a-t-il fait remarquer, précisant que l’ensemble des pièces se veut comme une sorte d’accompagnement au changement.
AUDACE
Michel Nadeau avoue que la prochaine saison de La Bordée est un peu le miroir de ses préoccupations.
Le directeur artistique, qui présentera sa deuxième saison, avoue aimer, lorsque la chose est possible, mettre en place une ligne directrice en bâtissant sa programmation.
Cinq productions, le Beu-bye 18 et deux pièces invitées constitueront cette 42e saison, qui bénéficiera, pour une troisième année, du soutien de Québecor avec un investissement de 50 000 $.
La 42e saison de La Bordée sera lancée le 18 septembre avec La réunification des deux Corées, de Joël Pommerat, qui présente 19 vignettes sur l’engagement à deux.
« Ce sont des tableaux sur les relations amoureuses et sur comment on existe à travers les yeux de l’autre. C’est drôle, tragique, ironique et brillant », indique Michel Nadeau, qui signera la mise en scène, sa première depuis son arrivée à La Bordée.
Le directeur artistique fait preuve d’une certaine audace avec The Dragonfly of Chicoutimi (30 octobre au 24 novembre), de Larry Tremblay, une pièce en anglais, où un homme, Gaston Talbot, constate, à la suite d’un traumatisme, qu’il parle uniquement en anglais.
Une pièce, précise le directeur artistique, qui est « very easy to understand ».
UNE PREMIÈRE
Première à La Bordée, l’artiste en résidence Pascale Renaud-hébert travaillera sur un projet de création et présentera Sauver des vies, joué à Premier Acte, lors de la saison 2015-2016. Une pièce sur une femme dans la vingtaine et une autre en fin de quarantaine qui affrontent, d’une façon différente, une maladie incurable.
« C’est sa première pièce, elle est très bonne et ça mérite d’être vu par plus de personnes », a mentionné Michel Nadeau.