BRP a l’oeil sur l’électrique
Le fleuron québécois se bute par ailleurs à quelques défis
Le grand patron de BRP estime que la révolution électrique va gagner ses véhicules… même si ses modèles du futur ne sont pas encore tout à fait prêts.
« On est convaincu que ça va arriver dans nos produits. La seule chose, c’est qu’on ne sait pas quand », a laissé tomber le PDG de BRP, José Boisjoli, en marge d’une conférence au Cercle canadien de Montréal, hier.
M. Boisjoli rappelle que BRP fait déjà des véhicules côte à côte électriques. Son Spyder, sorte de moto à trois roues, a déjà son prototype hybride et électrique développé avec l’université de Sherbrooke.
« On n’a pas assez de place dans le véhicule pour mettre assez de batteries. Aujourd’hui, l’autonomie est de 30 à 60 minutes, à des coûts trop élevés », observe le chef de BRP.
Un défi qui ne se pose pas pour les véhicules à faible autonomie… comme les karts de course électriques. « Une course dure 15 minutes. Tu mets les batteries neuves. Tu les vides en 15 minutes. Il n’y a aucun compromis pour le client », explique-t-il.
En Finlande, la filiale de BRP teste avec Lynx en ce moment une motoneige électrique. Une jeune entreprise québécoise du nom de Taïga propose aussi son propre modèle de la célèbre invention de Joseph-armand Bombardier.
Quand on lui demande si les clients voudront continuer d’entendre le bruit du moteur de ses véhicules, M. Boisjoli ne perd pas une seconde et admet qu’une partie d’entre eux pourraient s’ennuyer de ces fameux bruits d’accélération.
« Quand je conduis les voitures de course électriques, c’est une chose différente. On n’entend pas le moteur, mais on entend le bruit des pneus. C’est différent, mais c’est une expérience intéressante », conclut-il, sourire en coin.
SUR UNE LANCÉE
Lors de sa présentation au Cercle canadien de Montréal, M. Boisjoli a rappelé que les revenus de la compagnie ont presque doublé l’an dernier par rapport à 2003, passant de 2,4 milliards $ à 4,5 milliards $.
La valeur de l’entreprise québécoise a aussi explosé par cinq ces 15 dernières années, de 1 milliard $ à 5,13 milliards $ aujourd’hui. Quant au nombre d’employés, il a bondi de 33 %, passant de 7500 à plus de 10 000.
« L’ÉLECTRIFICATION, NOUS, ON SE MET LE NEZ LÀ-DEDANS. » – José Boisjoli, PDG de BRP