Le PQ souhaite entendre la SAAQ sur son mégaprojet
Inquiet de la direction empruntée par la SAAQ dans sa réforme informatique d’un demi-milliard de dollars, le Parti québécois réclame que les dirigeants de l’organisme soient entendus devant la Commission des finances publiques.
La députée péquiste Mireille Jean s’est dite préoccupée de voir que la société emprunte avec le projet CASA une route qui a déjà mené le gouvernement dans un cul-de-sac par le passé.
« On s’aperçoit que des projets majeurs ont été des fiascos au niveau de la planification des coûts et aujourd’hui, on apprend que la SAAQ va faire un projet semblable avec la même technologie et le même dirigeant », s’indigne la députée de Chicoutimi à propos des révélations faites hier par notre Bureau d’enquête.
Le PQ a d’ailleurs envoyé une lettre hier à la Commission des finances publiques pour réclamer l’audition des responsables de la société.
« La manière que nous avons de contrôler, c’est que ce dossier soit entendu par la Commission pour savoir ce qui se passe là-dedans avant qu’il soit trop tard », précise Mme Jean, ajoutant que Québec ne peut échapper un aussi gros chantier. « J’espère au nom des citoyens que l’appel sera entendu. »
Questionné sur le projet, le ministre des Transports, responsable de la SAAQ, a réitéré son appui à CASA et à sa gestion. « Effectivement, il faudra suivre de très près l’évolution dans ce dossier-là, mais ça se passe plutôt bien jusqu’à présent », a indiqué André Fortin.
LA GROGNE S’ÉTEND
Malgré cette réponse du ministre, la Coalition avenir Québec se questionne également sur CASA, particulièrement inquiète du recours à une armée de 200 consultants de l’externe. « C’est le grand drame à travers tout ça. On est encore à admettre qu’on n’a pas l’expertise pour ce genre de grands projets », s’insurge Éric Caire.
Représentant les employés informatiques de la société, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) croit quant à lui que la solution choisie n’est tout simplement pas adéquate pour les besoins actuels.
« Pourquoi acheter une boîte carrée à l’externe pour la faire rentrer dans un moule rond à l’interne? Personne au privé n’aurait pensé de cette façon et y aurait cru », estime Christian Daigle, président du syndicat.