Élus blâmés pour leurs dépenses en Mauricie
Des repas sont notamment en cause
Le ministère des Affaires municipales sert un blâme à des élus de Batiscan et à son ex-mairesse, en Mauricie, pour des frais de repas jugés non conformes et des dépenses trop élevées lors de congrès.
Dans une lettre transmise le 22 février 2018 au directeur général de la municipalité de 900 habitants, à l’est de Trois-rivières, le commissariat aux plaintes du ministère s’interroge sur des frais encourus par l’ancienne mairesse, Sonya Auclair.
« Certaines dépenses […] nous interpellent puisqu’elles semblent ne pas avoir été réalisées dans le cadre de ses fonctions de maire », écrit le commissaire Richard Villeneuve.
Il s’indigne entre autres de frais de repas payés à des élus ou au directeur général de la Ville avec l’argent des citoyens, alors qu’un maire « n’a pas le pouvoir d’engager au nom de la municipalité ce type de dépenses ».
Mme Auclair, défaite en novembre après un seul mandat, n’en est pas à son premier reproche du commissariat aux plaintes. Le 29 juin 2017, elle était rappelée à l’ordre pour un « possible conflit d’intérêts » après avoir demandé l’appui de son conseil municipal dans un projet pour lequel elle avait un intérêt pécuniaire.
La lettre soulève également que « certains élus » ont trop dépensé à l’occasion de congrès de la Fédération québécoise des municipalités en 2014, 2015 et 2016.
« Notre analyse révèle que bien que les élus désignés pour participer aux congrès en question aient connu les maximums autorisés par le conseil pour les frais de repas, ils ont ignoré ces maximums et les ont systématiquement dépassés », peuton lire.
L’EX-MAIRESSE SE DÉFEND
Invitée à commenter, l’ex-mairesse de Batiscan ne s’est pas montrée impressionnée par la missive du commissaire. « Je suis complètement en désaccord avec ce jugement, comme les précédents », a tranché Sonya Auclair.
L’ex-élue assure que « toutes les dépenses ont été entérinées par tout le conseil municipal ». Concernant l’argent dépensé en congrès, elle estime que les seuils prévus par les règlements municipaux n’étaient simplement pas suffisants. Les dépassements ne sont pas « exagérés », soutient-elle.
« J’ai fait ces dépenses-là en toute connaissance de cause et avec toute l’honnêteté qui m’habite et je n’ai pas l’intention de rembourser », conclut-elle.