Dernier tour à Montréal
Leur carrière olympique derrière eux, Marianne Saint-gelais et Charles Hamelin feront leurs adieux au sport qui les a fait vibrer lors des Championnats du monde à Montréal.
Le couple chéri du patinage de vitesse courte piste a remporté un total de huit médailles olympiques.
« Ce sera super de terminer ça à la maison. Je vais faire de mon mieux. C’est motivant que ce dernier tour de piste soit à Montréal, a souligné Saint-gelais, qui est rentrée bredouille de Pyeongchang. La patineuse de 28 ans a disputé quatre épreuves.
« Je suis déçue, blessée et j’ai mal, a-telle ensuite fait savoir sur cette troisième expérience olympique frustrante en raison de disqualifications. Je ne regrette pas ma préparation et je ne changerais rien à ma saison. »
Avec son conjoint, elle pourra discuter de cette quinzaine de jours en Corée du Sud sur l’oreiller. Après tant d’années à vivre des moments intenses, ils partageront leur déception en privé avant de se présenter à l’aréna Maurice-richard pour les Championnats du monde le 16 mars.
« Nous savons mutuellement comment on se sent. Cela nous a permis de rester concentrés sur nos objectifs, a expliqué Hamelin, qui a tout de même remporté le bronze au relais 5000 mètres.
« Ce n’est pas possible de ne pas être content de cette médaille incroyable en équipe, a poursuivi le vétéran de 33 ans. Nous sommes restés soudés et positifs. J’aurais espéré plus de médailles. Mais celle-ci, en équipe, a pallié les déceptions individuelles. »
Comme Marianne, il souhaite finir en beauté à Montréal dans deux semaines.
« Les Jeux de 2018 ne me définissent pas comme athlète. Je veux prouver aux gens à quel point ils peuvent être fiers de moi. Je veux absolument me reprendre. »
Il le garantit par fierté puisqu’avec ses cinq médailles, dont trois d’or, il figure parmi les patineurs les plus décorés de son sport dans l’histoire canadienne. Marianne en a pour sa part gagné trois d’argent à Vancouver et à Sotchi.
ÉQUIPE EN SANTÉ
Hamelin et Saint-gelais n’entretiennent aucun doute ; quand ils accrocheront leurs patins, ils laisseront une équipe canadienne en pleine santé. La relève a fait des ravages à Pyeongchang. Ils auront été les mentors d’une nouvelle génération bourrée de talents qui saura mener une chaude lutte aux Asiatiques.
« Je n’ai pas de crainte à avoir concernant le futur, a dit Hamelin, flanqué de son dauphin, Samuel Girard. Les jeunes ont démontré assez facilement, lors de ces Jeux, qu’ils sont dominants sur la scène internationale. »
Exprimant encore toute sa fierté envers Kim Boutin, Saint-gelais n’a pas tari déloges envers ses coéquipières.
« Notre sport est en très bonne santé. C’est ce qu’on veut comme vétéran. Nous avions tous les signes positifs que ça se passerait bien. Nous allons passer le flambeau à d’excellents patineurs. »