Une dirigeante indépendantiste quitte l’espagne
GENÈVE | (AFP) Une sixième dirigeante indépendantiste de Catalogne, Anna Gabriel, a quitté l’espagne pour échapper à une éventuelle incarcération et s’est installée en Suisse, invoquant hier l’absence de procès équitable dans son pays.
« Comme je n’aurai pas un procès équitable chez moi, j’ai cherché un pays qui puisse protéger mes droits », a-t-elle déclaré au quotidien suisse Le Temps dans un entretien publié hier.
Anna Gabriel était convoquée aujourd’hui par la Cour suprême à Madrid et risquait d’être placée en détention, comme quatre autres séparatistes incarcérés depuis plus de trois mois. Selon la justice, elle aurait appartenu à un « comité stratégique » chargé de mener la Catalogne vers l’indépendance.
Dans cet entretien, la responsable juge excessives les enquêtes policières et judiciaires et les inculpations visant des centaines de personnes pour leur rôle dans la tentative de sécession en Catalogne.
« C’est une persécution politique […] ce n’est pas un tribunal impartial », a aussi déclaré à la télévision suisse RTS l’exporte-parole du groupe parlementaire de la CUP (Candidature d’unité populaire, extrême gauche indépendantiste).
Anna Gabriel compare la situation en Catalogne à « ce qui se passe en ce moment en Turquie », où plus de 55 000 personnes ont été arrêtées après la tentative de coup d’état en 2016.
Le parti a aussi précisé hier que le choix de la Suisse permettrait d’« internationaliser » la cause catalane, en rapprochant Anna Gabriel d’organisations internationales et du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui siège à Genève.