Le froid des pauvres
En même temps que cette vague de froid annoncée par de multiples articles et reportages, on nous apprenait au Québec qu’une nouvelle hausse d’électricité allait probablement frapper à nos portes en 2018. Bien sûr, il s’agira d’une faible hausse (1,1 %), mais ces familles qui ont déjà de la difficulté à joindre les deux bouts devront chauffer leur logement durant l’un des hivers les plus froids des vingt dernières années. Autant dire qu’ils ne réussiront pas à épargner et peut-être même à répondre à leurs besoins de base.
LOGEMENT PERCÉ
Bien que la situation des itinérants inquiète dans ces vagues de froid, avec raison, ces familles, ces personnes qui ont un toit et des fenêtres qui laissent passer le vent glacial devraient aussi nous préoccuper. Certains propriétaires de ces logements refusent même de payer pour mettre des pellicules de plastique sur les fenêtres. Pourtant, ils sont les premiers responsables du manque d’isolation de ces appartements parce qu’ils ne prennent pas soin de leurs édifices.
En décembre, Régis Labeaume s’inquiétait devant un comité de l’office municipal d’habitation de Québec (OMHQ) des « logements-coquerelles-rats » de certains quartiers, sans toutefois avoir un plan défini pour y faire face. La nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, prévoit construire dans un premier mandat 12 000 unités de logement social. Elle devra dégager les sommes nécessaires et convaincre Québec qui en a déjà beaucoup sur les bras.
OTTAWA S’EN MÊLE
Avant les Fêtes, une tension s’installait entre Québec et Ottawa sur la construction de nouveaux logements sociaux. En effet, Ottawa a annoncé un investissement de 40 milliards de dollars (incluant l’investissement des provinces) pour la mise en place d’aide au logement en indiquant qu’il y aurait des conditions à discuter.
Québec s’était alors insurgé de cette ingérence du fédéral et avait indiqué qu’il réclamerait son dû. Pendant ce temps, ces familles se réchauffent comme elles peuvent.