Le Journal de Quebec

Une nouvelle mentalité en 2018 ?

- JOSÉ THÉODORE jose.theodore@quebecorme­dia.com

Je me dis toujours que tant que tu es en vie, il y a de l’espoir, mais de la façon dont le Canadien a terminé l’année 2017, on peut parier que les joueurs vont accrocher leurs patins le 7 avril à Toronto. Visiblemen­t, ça prend du changement et une nouvelle mentalité axée vers l’avenir.

Le Canadien jouait pratiqueme­nt sa saison dans ce dernier voyage qui s’est terminé par quatre revers consécutif­s même si Carey Price a retrouvé ses moyens. La triste réalité est que ses coéquipier­s n’ont marqué que trois buts dans ces quatre matchs.

J’ai assisté au dernier match en Floride et j’ai observé le comporteme­nt des joueurs. Leur langage corporel en disait long. La chimie n’y était pas. On ne se parlait pas beaucoup, il n’y avait pas d’intensité, on tirait au but sans puissance, sans conviction, tout le contraire d’une équipe inspirée, comme les Golden Knights de Vegas par exemple.

Claude Julien a essayé toutes sortes de choses dans le dernier voyage, mais ça ne lève pas. Il ne fait pas mieux que Michel Therrien et comme ça fait trois ou quatre ans qu’on tourne en rond avec le même noyau, ça veut dire qu’il est temps d’aller chercher du monde.

Marc Bergevin a eu un bon été en 2016 en allant chercher Shea Weber et le joueur autonome Alexander Radulov. C’était prometteur, mais ça n’a pas empêché une éliminatio­n rapide contre les Rangers.

Ce n’était pas suffisant et, en plus, on a perdu Radulov et Andreï Markov. L’équipe a reculé et on constate aujourd’hui à quel point ils manquent au Canadien. Ces deux joueurs voulaient rester à Montréal et ils étaient appréciés de leurs coéquipier­s. Ils font mal paraître Bergevin, car d’après moi, en allongeant 200 000 $ de plus, il aurait pu garder Markov à Montréal. Dans le cas de Radulov, il a trop attendu, peut-être parce qu’il était trop sûr qu’il voulait rester avec le Canadien.

DANS UN CUL-DE-SAC

Je sais que les départs de Markov et de Radulov ont déplu à certains vétérans et ça explique en partie l’absence de chimie. Maintenant, on se retrouve dans un cul-de-sac et il faut penser à l’avenir. Je ne crois pas qu’on doive réclamer la tête de Bergevin, mais il doit bouger et c’est le temps qu’il sorte son habit de vendeur.

La dernière chose que je vais accepter, c’est le statu quo. On doit refaire les fondations, car le bâtiment est ébranlé et les joueurs qui ne se don- nent pas corps et âme doivent partir.

Le Canadien a de bons éléments. Il peut construire avec de bons jeunes comme Jonathan Drouin, Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher, mais surtout, aller en chercher d’autres avec qui ils vont grandir. Échanger des gars comme Price ou Weber c’est compliqué et, de toute façon, même si tu te rajeunis, tu as toujours besoin de bons vétérans. Price peut faire d’une équipe moyenne une bonne équipe et il peut transforme­r une mauvaise équipe en équipe moyenne.

PACIORETTY ET PETRY

Alors, on arrive à Max Pacioretty et Jeff Petry. Ils ont une bonne valeur d’échange. Pacioretty est un marqueur de 30 buts et il y a des équipes aspirantes qui aimeraient bien l’avoir dans leurs rangs. C’est rendu lourd pour lui à Montréal et c’est souvent le cas après dix ans avec la même équipe.

On ne peut clairement pas aspirer aux grands honneurs avec le groupe actuel. Ça prend un virage. Pour faire du Canadien une équipe d’élite pendant plusieurs années, ça prend un groupe de jeunes épaulés par Price et Weber, mais personne n’est intouchabl­e. Et espérons qu’enfin, Bergevin va trouver un joueur de centre numéro un.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

Max Pacioretty et Jeff Petry ont une bonne valeur d’échange

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PHOTO D’ARCHIVES MARTIN CHEVALIER Ça devient lourd pour Max Pacioretty à Montréal.
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