Québec presse Santé Canada d’accélérer le pas
Le gouvernement Couillard fera des représentations auprès des ministres fédéraux afin que Santé Canada accélère l’octroi de permis de production de marijuana à des entreprises québécoises.
Le Journal révélait mardi dernier que la future Société québécoise du cannabis devra s’approvisionner en bonne partie dans le reste du Canada, probablement en Ontario, lorsque la légalisation entrera en vigueur, le 1er juillet prochain.
En effet, seulement deux entreprises québécoises ont reçu le feu vert de Santé Canada pour produire de la marijuana. Une cinquantaine d’entreprises sont sur les rangs, mais obtenir un permis peut prendre quelques années.
AGRICULTEURS QUÉBÉCOIS
Hier, la députée de Vachon et chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, a demandé que les « agriculteurs québécois soient les cultivateurs exclusifs des produits vendus à la nouvelle Société québécoise du cannabis ».
La demande faisait écho à celle du Parti québécois, qui souhaite que le cannabis consommé au Québec soit « produit au Québec » et que la province réclame « le pouvoir d’encadrer la production, comme pour tout autre produit agricole ».
Interpellée au Salon bleu, la ministre déléguée à la Santé publique a promis de faire des « représentations auprès des ministres » fédéraux.
« Nous allons défendre nos producteurs québécois auprès du gouvernement fédéral, les permis sont délivrés par Santé Canada », a rappelé Lucie Charlebois.
CONSULTATIONS GÉNÉRALES
La ministre refuse toutefois de tenir des consultations générales sur son projet de loi, comme le réclame le PQ afin « d’entendre l’ensemble des groupes intéressés ».
« Des consultations générales sur un sujet aussi important, ça s’impose », dit le leader parlementaire du PQ, Pascal Bérubé.
Il fait valoir que les groupes qui ont participé à la tournée de la ministre Charlebois ne connaissaient pas le contenu du projet de loi déposé jeudi dernier.
Pascal Bérubé souligne d’ailleurs que des zones d’ombre persistent. Par exemple, le PQ estime que les garderies non régies ne sont pas couvertes par l’interdiction de fumer de la marijuana durant les heures d’ouverture.
La ministre Charlebois réfute cette interprétation, mais se dit ouverte à étudier les possibles failles de sa pièce législative en commission parlementaire. « S’il faut l’améliorer, la loi, on va le faire », a-t-elle déclaré hier.