Le Journal de Quebec

Les demandes de paniers de Noël explosent dans la région

Les refuges sont remplis au maximum de leur capacité

- Pierre-paul Biron l

À un mois du temps des Fêtes, les besoins sont criants dans plusieurs organismes d’aide aux gens démunis de la région alors que les demandes de paniers de Noël explosent et que les refuges sont au maximum de leur capacité.

Même si on parvient toujours à répondre à la demande pour le moment, la situation devient de plus en plus critique pour plusieurs organismes d’aide aux personnes dans le besoin. Les demandes de paniers de Noël s’annoncent notamment déjà plus importante­s que par les années passées.

« Nous avons 74 points de service à Québec et dans Chaudière-appalaches, et la plupart disent qu’il y a une hausse cette année. Certains bureaux qui donnaient 100 paniers par le passé m’indiquent qu’ils en donneront 200 cette année », affirme Félicia Boulianne, agente de liaison aux communicat­ions à la Société Saint-vincent-de-paul.

Le constat est le même à l’armée du Salut où la demande de paniers est crois- sante depuis quelques années. L’organisme s’attend à en donner plus de 500 d’ici les Fêtes. « Nous avons atteint le chiffre de 500 beaucoup plus rapidement cette année. Et ce sont des gens dans toutes sortes de situations, dont de plus en plus de familles où les deux parents ont un emploi, mais n’arrivent plus », explique de son côté la directrice adjointe aux relations publiques du service, Annick Papillon.

MANQUE DE DENRÉES

Chez Moisson Québec, banque alimentair­e régionale qui distribue des denrées aux organismes nommés plus haut, on indique que la période de dons des prochaines semaines sera critique. Parce que, pour l’instant, on ne parviendra pas à donner à tous ceux qui sont dans le besoin.

« On tente toujours de doubler les denrées qu’on a avant Noël pour permettre les paniers, mais aussi pour poursuivre l’aide régulière. Il faut mener ces deux combats de front, mais là, on n’a pas ce qu’il faut », confirme Hélène Côté, directrice générale de l’organisme.

« La grande guignolée s’en vient et c’est la générosité des gens qui va assurer notre capacité à aider ceux qui en ont besoin, parce qu’en ce moment, on n’a pas ce qu’il faut. »

Le dossier des refuges pour sans-abri demeure aussi urgent puisque certains sont déjà en débordemen­t alors que le froid hivernal commence tout juste à s’installer sur la région. La situation est telle que ça déborde environ 200 jours par année à Québec, selon l’armée du Salut.

« C’est notre réalité. Si on est itinérant à Québec, il se peut qu’on ne soit pas en mesure de se trouver un toit où dormir. Et c’est une forte tendance tout au long de l’année. C’est criant comme besoin », estime Annick Papillon, qui demande encore une fois l’implantati­on de drop in en ville, soit des endroits temporaire­s aménagés seulement pour que des gens y passent la nuit.

LES REFUGES REMPLIS AU MAXIMUM

Du côté de Lauberiviè­re, personne n’a dû être refusé depuis octobre, mais le côté hommes est au maximum de sa capacité, alors que quelques places seulement subsistent du côté femmes. « La situation est très précaire. Nous avons un projet pilote avec le fédéral pour 15 lits supplément­aires, mais on attend des échos positifs pour le 1er avril. C’est loin le 1er avril et, en attendant, on s’inquiète pour les gens qui pourraient avoir à dormir dehors », souligne Éric Boulay, directeur général du refuge.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Les organismes d’aide alimentair­e comme la Société Saintvince­ntdepaul peinent à suffire à la demande. La période des paniers de Noël s’annonce notamment plus achalandée que par le passé.
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