Le Journal de Quebec

Les commerçant­s exaspérés

Le chantier sur la 3e Avenue, dans le quartier Limoilou, leur cause des pertes monétaires

- Elisa Cloutier l Ecloutierj­dq

Essuyant d’importante­s pertes financière­s depuis cet été, des commerçant­s du quartier Limoilou ne comprennen­t pas pourquoi l’imposant chantier sur la 3e Avenue est paralysé les vendredis après-midi et les fins de semaine.

« S’ils [les travailleu­rs] avaient travaillé tous les vendredis depuis le début, on serait pas mal plus avancés », déplore Sothea Deng, propriétai­re de la boucherie Le Croc Mignon, située à l’angle de la 3e Avenue et de la Canardière, au coeur du chantier.

Depuis le début des travaux visant le réaménagem­ent urbain du chemin de la Canardière, M. Deng estime avoir perdu près de 2000 $ par semaine.

« Ils veulent [les élus de la Ville de Québec] que les petits commerçant­s restent, mais nous ne sommes pas des multinatio­nales ! C’est beau les projets du maire, mais est-ce qu’ils ont évalué les impacts ? » lance-t-il.

La lenteur des travaux effectués sur l’artère commercial­e est aussi difficile à accepter au dépanneur Alimentati­on G.D. « On comprend qu’il faut que ça se fasse, mais c’est fâchant de voir partir les travailleu­rs à midi le vendredi », indique la propriétai­re Mélodie Durand.

À quelques pas de là, l’entreprise Juneau & Frères a même dû couper deux employés, dont un à temps plein, en plus de 20 heures d’ouverture par semaine, en raison de sa clientèle qui peine à se rendre.

« Notre chiffre d’affaires est diminué de 50 %, nous n’avons pas eu le choix de faire des mises à pied temporaire­s », mentionne la responsabl­e Jacinthe Héroux.

LES AUTOMOBILI­STES SE FONT RARES

Les midis sont pénibles au restaurant Les Fistons, où contrairem­ent à l’habitude, les 46 places sont rarement toutes occupées, affirme le copropriét­aire Edner Bernard.

« Si tu as une heure pour dîner, mais que ça te prend 30 minutes te stationner, oublie ça, c’est impossible », indique celui qui a vu fondre son chiffre d’affaires de près de 25 %.

Le son de cloche est le même chez Soupe et Cie. « C’est ma période forte l’automne quand le froid s’installe, je n’ai jamais eu de temps mort, mais là, j’ai une baisse de près de 100 clients par jour », indique la propriétai­re Natasha Thériault.

La situation est d’autant plus compliquée pour les fournisseu­rs, qui doivent se stationner à plusieurs mètres des commerces et livrer la marchandis­e à pied. Au café Sobab, des employés doivent même aller chercher les machines à café des clients jusqu’à leur voiture pour les réparer.

SUR LA RUE SAINT-JEAN AUSSI

Les travaux sur la rue Saint-jean et dans la côte de Salaberry ont aussi fait mal aux commerçant­s du quartier. C’est le cas notamment au restaurant Poulet Portugais, qui estime avoir perdu près de 6000 $ par mois depuis septembre.

Au restaurant Chez Victor, la copropriét­aire estime aussi avoir perdu 15 % de ses revenus. « J’ai demandé un dédommagem­ent sur mon compte de taxes comme ça se fait ailleurs, mais ici on me l’a refusé », déplore Nathaly Côté.

De son côté, la Ville affirme que l’entreprene­ur gère l’horaire de ses employés afin de respecter l’échéancier.

« Un plus court délai pour ce chantier aurait exigé la planificat­ion d’heures supplément­aires, ce qui aurait augmenté le coût des travaux de façon importante », souligne Wendy Witthom. Aucun retard n’est actuelleme­nt envisagé.

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