Péter sa coche et s’enfuir
Ugo Fredette a tenté de s’enlever la vie dans sa cellule après avoir été intercepté par la police. C’est typique de ces hommes qui commettent des gestes irréparables et qui, par la suite, se blessent. Rares sont ceux qui se suicident vraiment. On dirait que leur instinct de survie les empêche d’être aussi monstrueux envers eux-mêmes qu’ils l’ont été avec leurs victimes. Guy Turcotte aussi avait essayé de se tuer en buvant du lave-glace après avoir sauvagement poignardé ses deux enfants. Pour nous montrer sa peine ou nous faire savoir qu’il venait d’ouvrir les yeux sur son geste d’une horreur sans nom. Ou pour mieux plaider la maladie mentale. Qui sait ce qu’il se passe dans la tête d’un meurtrier ?
PEU D’EMPATHIE
Fredette, Turcotte, deux hommes qui ont en commun leur incapacité à gérer leur colère et à accepter que la vie ne marche pas toujours comme on veut. Vous trouvez que je manque d’empathie pour « ce pauvre père qui n’a pas dû l’avoir facile » comme certains n’ont pas manqué de le souligner. Je veux bien comprendre la détresse des hommes. Je crois même que ce devrait être une priorité absolue face aux trop nombreux cas de violence conjugale dont nous sommes témoins. Mais je refuse de faire de ces hommes violents ou assassins des victimes à leur tour, sous prétexte qu’ils n’arrivent pas à exprimer leurs émotions autrement que par la violence. Ce serait oublier à quel point ils savent manipuler, menacer, pleurer sur leur propre sort, se faire pardonner, recommencer, encore et encore.
LA VIOLENCE FACILE
C’est vrai que c’est facile de s’en prendre à l’autre, de faire du mal. Ne plus réfléchir. Péter sa coche et partir en courant. Comme cet homme de 21 ans qui a poignardé à mort une jeune femme qui refusait de sortir avec lui. « On peut tous péter sa coche » ont dit certains pour expliquer le geste de Fredette. Une façon de rappeler que personne n’est à l’abri de ce genre de comportement. Vraiment ? Si c’est le cas, fuyons, vite !