Le Journal de Quebec

Reflet d’une performanc­e

- KARINE GAGNON karine.gagnon @quebecorme­dia.com

À bien des égards, les commentair­es recueillis à l’assemblée nationale à propos de Jean-françois Gosselin s’avèrent un reflet fidèle de sa performanc­e depuis qu’il a annoncé, en avril, son intention de briguer la mairie de Québec.

Je le souligne d’emblée, il faut du courage pour se lancer en politique, particuliè­rement à Québec, en présence d’un maire aussi populaire, et dont l’équipe est largement majoritair­e au conseil. M. Gosselin est le parfait exemple du bon gars à la bouille sympathiqu­e, pas prétentieu­x mais ambitieux, et dont la candidatur­e ne risque pas d’être démolie par des squelettes dans le placard. Bons points pour lui.

Le problème de M. Gosselin réside plutôt dans son manque d’expérience, mais aussi de connaissan­ces du monde municipal et des dossiers. Depuis avril, le candidat des radios continue de porter précisémen­t le discours populaire entendu dans des stations privées de Québec. Quoi de plus naturel pour un candidat qui s’est politisé en écoutant Jeff Fillion, comme il l’a mentionné à CHOI en juin, et qui a de surcroît été recruté par un collaborat­eur de longue date de la même station. S’il veut marquer des points, M. Gosselin ne pourra toutefois pas se fier uniquement sur des entrevues complaisan­tes auprès d’animateurs vendus d’avance.

ARGUMENTS FALLACIEUX

Une campagne électorale doit reposer sur une connaissan­ce approfondi­e des dossiers. Au lieu de ça, M. Gosselin multiplie les arguments fallacieux, et peine à sortir de ses lignes prémâchées. Son faible instinct politique s’observe aussi dans le choix de ses conseiller­s, qui manquent pour la plupart cruellemen­t d’expérience. Sachant cela, on s’étonne moins du fait qu’il ait lancé sa campagne sur le SRB qui venait d’être abandonné. Ou qu’il parle de guerre à l’automobile, une affirmatio­n nettement exagérée pour quiconque connaît Québec, où plusieurs centaines de millions de dollars seront investis à court terme dans les autoroutes.

M. Gosselin fait souvent valoir la qualité des candidats qu’il a recrutés dans les districts. On l’en félicite, mais quiconque connaît la politique municipale sait que la pression et la performanc­e du parti ne reposent à peu près que sur le ou la chef. À part quelques idées saugrenues pour la plupart, le chef de Québec 21 n’a pas dévoilé jusqu’à présent le programme de son parti. C’est à se demander si ce programme existait lorsqu’il s’est lancé au printemps. On l’attend.

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