Le Journal de Quebec

Les Québécoiso­nt de bas revenus

Combien gagnaient les ménages en 2015 ? Villes canadienne­s ayant le plus de ménages à faible revenu Grenville et Lachute ont la plus grande proportion de personnes vivant à faible revenu au Canada

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Les agglomérat­ions de Grenville et Lachute trônent au sommet peu enviable des villes canadienne­s où il y a le plus de personnes pauvres. Les ménages québécois continuent d’avoir les revenus parmi les plus bas du pays.

C’est ce que révèlent de nouvelles données sur le revenu des ménages issues du recensemen­t de Statistiqu­e Canada et dévoilées hier matin.

« Lachute a beaucoup souffert de fermetures d’entreprise­s ou de branches d’entreprise de la région au cours des cinq dernières années […] On reçoit beaucoup de gens de plus de 40 ans qui ont perdu leur emploi et ont du mal à se replacer sur le marché du travail », indique Louise Desrochers, directrice du Centre d’entraide d’argenteuil, à Lachute.

Dans cette ville de près de 13 000 âmes, près d’un ménage sur quatre (24,3 %) vit à faible revenu, c’est à dire avec moins de 22 133 $ pour une personne seule ou 44 266 $ pour une famille avec deux enfants. Elle occupe donc la deuxième place dans le palmarès canadien.

Dans ses neuf ans à la tête de l’organisme, Mme Desrochers dit que la clientèle desservie a augmenté de pas moins de 40 %.

« Les personnes à faible revenu sont souvent des personnes seules qui vivent de l’aide sociale et peinent à se nourrir une fois qu’elles ont payé leur loyer et la facture d’hydro », ajoute-t-elle.

La première place peu enviable revient à l’agglomérat­ion de Hawkesbury, qui inclut aussi quelques municipali­tés québécoise­s, dont Grenville. Statistiqu­e Canada inclut donc Hawkesbury dans les statistiqu­es du Québec, même si elle se trouve en Ontario. Là, pas moins de 26,9 % des ménages vivent à faible revenu.

QUÉBEC TRAÎNE DE LA PATTE

Le revenu des ménages québécois est d’ailleurs loin de s’améliorer depuis 2005. Non seulement la Belle Province se retrouve-t-elle avant-dernière au niveau du revenu total médian (59 822 $), mais la croissance de son revenu a aussi été parmi les plus bas au pays entre 2005 et 2015 (12e sur 13 provinces et territoire­s). Le revenu médian est le montant où la moitié de la population gagne plus et l’autre moitié gagne moins.

Les Québécois ont donc un revenu médian nettement moins élevé que la moyenne canadienne (70 336 $), qui est encore une fois propulsée par les salaires plus élevés dans l’ouest canadien, notamment grâce au boom du pétrole et d’autres ressources naturelles.

Or, cet essor s’est fait aux dépens du secteur manufactur­ier, vache à lait principale du Québec. D’un autre côté, les villes minières telles Val-d’or, Rouyn-noranda et Sept-îles sont celles qui ont vu leur revenu médian bondir le plus en dix ans (voir tableau).

« Quand le secteur de la fabricatio­n souffre, comme c’est le cas depuis 2005, c’est le Québec et l’ontario qui sont principale­ment affectés. C’est en partie ce qu’on voit dans la croissance plus faible du revenu médian au Québec », explique Éric Olson, chef du revenu et du logement pour le recensemen­t chez Statistiqu­e Canada.

— Avec la collaborat­ion de Camille Garnier

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