L’offensive contre Obamacare relancée
Les républicains du Sénat présentent une version amendée du projet de réforme de la santé
WASHINGTON | (AFP) Les alliés de Donald Trump sont repartis à l’offensive hier pour tenter d’abroger partiellement Obamacare, la loi emblématique sur la santé de Barack Obama. Mais des conservateurs ont immédiatement annoncé leur opposition, menaçant de torpiller la réforme.
Après un passage de justesse en mai dernier à la Chambre des représentants, le projet républicain de réforme du système de santé doit franchir l’obstacle du sénat, où la majorité républicaine est mince, avec 52 sièges sur 100.
Or le texte adopté par la Chambre est « dur » voire « méchant », selon le terme employé par le président américain, qui lui avait pourtant apporté un soutien sans équivoque à l’époque.
CONVAINCRE LES MODÉRÉS
Hier matin, les chefs républicains du sénat ont donc dévoilé une version légèrement amendée, censée ramener au bercail les élus modérés hésitants. L’objectif est de voter en fin de semaine prochaine.
Mais quatre sénateurs conservateurs, dont Ted Cruz et Rand Paul, ont fait savoir que cette nouvelle mouture n’était guère qu’un « Obamacare light », puisque cer- tains pans de la loi de 2010 survivraient, notamment des subventions. Ils se sont toutefois dits prêts à négocier.
Le projet supprimerait l’obligation de s’assurer, instaurée par Obamacare, au nom de la liberté individuelle. Des impôts et taxes créés pour financer la loi de 2010 seraient abrogés. Et les aides fédérales au système de santé seraient progressivement réduites, notamment à partir de 2021 pour l’assurance publique destinée aux plus pauvres, Medicaid.
« UN DÉSASTRE »
« Il est temps d’agir, car Obamacare est une attaque contre la classe moyenne », a déclaré le chef de la majorité sénatoriale, Mitch Mcconnell, dénonçant le coût du système actuel.
« Obamacare est un désastre », a répété Donald Trump, en admettant qu’un peu de « négociation » était encore nécessaire. Des concessions ont été introduites pour décrocher le soutien des républicains modérés.
Il n’est plus question de permettre aux assureurs de faire payer plus aux personnes ayant des antécédents médicaux. Et les aides individuelles, bien que fortement réduites par rapport à Obamacare, le sont moins que ce que les républicains envisageaient au départ.