Le Journal de Quebec

Les bonnes vieilles cartes en papier ne sont pas mortes

On pensait tous que les cartes en papier n’intéressai­ent plus personne depuis que les cellulaire­s et les GPS peuvent nous guider n’importe où, mais François Damien en vend encore des milliers par année.

- VINCENT LARIN

Il est le propriétai­re de la seule boutique qui vend uniquement des cartes à Montréal. Il en a plus de 15 000 en stock, incluant des cartes du Botswana, du Liechtenst­ein et même de la Lune.

«On n’a pas de bonbons, pas de gogosses, juste des cartes, dit-il avec fierté. On nous a souvent suggéré de proposer ces trucs-là en boutique, mais ça ne nous a jamais intéressés.»

François Damien vend des cartes depuis 1988 dans sa boutique.

Il avoue qu’il a eu peur pour son entreprise lorsque les premiers GPS sont apparus sur le marché, mais il constate que l’intérêt pour les «bonnes vieilles cartes en papier» ne s’est pas éteint.

«Beaucoup de gens entraient ici en disant qu’on était désuets, mais on ne les entend plus», dit-il.

Ses clients les plus fidèles sont les chasseurs et pêcheurs qui préparent des excursions dans le nord du Québec et qui veulent des cartes pour repérer les zones où ils ont le plus de chance de faire des prises.

«On peut imprimer des cartes de n’importe où», dit François Damien.

Alors que l’été s’en vient, il s’attend maintenant à voir défiler les plaisancie­rs dans sa boutique.

«Les gens vont vouloir des cartes marines pour sortir leur bateau ou encore des cartes des alentours de leurs chalets pour préparer des randonnées.»

Et des cartes, François Damien en a pour tous les budgets. Certaines coûtent seulement 5,99 dollars alors que d’autres sont à vendre pour 150 dollars.

VOYAGE

Dans son magasin, un client cherche une carte de l’île d’anticosti.

«Je pars pour un voyage en vélo et je déteste traîner du matériel cher que je pourrais me faire voler, dit Charles Côté. Avec une carte, en plus, tu peux voir les détails de l’île, avoir des idées d’où aller.»

«Il y aura toujours des situations où rien ne peut remplacer une bonne vieille carte en papier, croit François Damien. Souvent, les gens vont en forêt avec seulement un GPS, il flanche et là, ils sont pris et ne savent plus comment s’en sortir.»

MARCHÉ RESTREINT

Pour diversifie­r ses revenus, François Damien imprime aussi des cartes ultras précises que des entreprise­s et des villes utilisent pour surveiller leurs territoire­s.

«Tu sais, quand la ville t’appelle pour te demander pourquoi tu n’avais pas de permis pour construire ton nouveau cabanon alors qu’aucun inspecteur n’est passé, c’est un peu à cause de nous», dit-il.

Selon lui, le marché reste très restreint et il faut qu’une ville compte plus d’un million d’habitants pour héberger une boutique consacrée uniquement aux cartes géographiq­ues comme la sienne.

«On pensait que la télé tuerait la radio, que les écrans géants signeraien­t la fin des cinémas, explique-t-il. Mais au final, toutes ces choses sont encore là aujourd’hui parce qu’elles offrent quelque chose de plus».

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François Damien a plus de 15 000 cartes géographiq­ues en stock pour tous les budgets dans sa boutique de la rue Ontario.
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