Le Journal de Quebec

Les nerfs à fleur de peau

Alex Galchenyuk n’a pas apprécié certaines questions à propos de sa décevante saison

- Pierre Durocher l Pdurocherj­dm

Une quinzaine de joueurs ont participé hier au bilan de fin de saison du Canadien et Alex Galchenyuk était probableme­nt celui qui était le plus impatient d’en finir avec cette obligation.

Après avoir répondu aux questions durant 9 minutes et 39 secondes, Galchenyuk s’est empressé de quitter le vestiaire, ne voulant pas demeurer un instant de plus dans la fosse aux lions.

Les journalist­es se font parfois traiter de vautours par des joueurs peu friands d’entrevues. Des vautours qui rôdent autour des carcasses, une fois le club éliminé.

Les dirigeants de l’équipe avisent les joueurs en début de saison de ne pas se lier d’amitié avec les membres des médias. «Ce sont vos ennemis», reçoivent-ils comme message.

2 BUTS EN 24 MATCHS

Elle est bien loin l’époque où on prenait une bière au bar de l’hôtel avec un Larry Robinson ou un Guy Carbonneau, en se racontant de bonnes anecdotes...

Galchenyuk a connu une saison fort décevante, n’ayant enregistré que deux buts au cours des 24 derniers matchs.

Il a amorcé la campagne au centre du premier trio et il s’est retrouvé comme ailier au sein de la quatrième ligne d’attaque quand les séries ont débuté. Méchant revirement de situation!

Galchenyuk vient d’écouler sa cinquième saison à Montréal et on ne sait toujours pas s’il est un centre ou un ailier.

« PROCHAINE QUESTION »

Lorsqu’un journalist­e lui a demandé si l’équipe l’avait employé de la meilleure façon possible afin d’exploiter son potentiel, l’énigmatiqu­e joueur de 23 ans a secoué la tête avant de dire, en grimaçant: «Prochaine question.»

Galchenyuk en a marre de se faire demander s’il a une préférence.

«Pourquoi me poses-tu toujours cette question? a-t-il lancé au reporter, visiblemen­t agacé. Les entraîneur­s sont payés pour diriger et les joueurs pour jouer.

«Je ne me suis jamais plaint de mon sort, a-t-il précisé. Je n’ai jamais affiché une mauvaise attitude. Je suis resté positif et j’ai tenté d’aider l’équipe.»

Galchenyuk, qui a récolté trois mentions d’aide durant la série contre les Rangers, devra parapher un nouveau contrat dans les prochains mois et il souhaite l’obtenir du Canadien, lui qui sera joueur autonome avec restrictio­ns.

«Je ne pense pas à mon contrat, a affirmé celui qui a touché un salaire de 2,8 M$ au cours de chacune des deux dernières saisons. Je laisse le soin à mon agent de s’occuper de cette question.

«Je me concentre sur ce que je dois faire sur la patinoire. J’adore l’équipe, ses partisans et la ville. C’est un endroit excitant pour jouer au hockey.»

UNE BLESSURE QUI A FAIT MAL

Galchenyuk connaissai­t une saison encouragea­nte avant de subir une blessure à un genou le 4 décembre, lors d’un match disputé à Los Angeles. Il occupait alors le premier rang des marqueurs de l’équipe avec 23 points en 25 matchs.

«Il a été difficile de revenir au jeu après cette blessure (il a raté 21 matchs), a-t-il reconnu. Les blessures font toutefois partie du métier et je ne veux pas m’en servir comme excuse.»

Auteur d’une saison de 30 buts en 2015-2016, Galchenyuk se considère toujours comme étant un morceau impor- tant dans le casse-tête du Canadien.

«J’ai une grande confiance en mes habiletés offensives. Je veux devenir un joueur complet et j’ai l’intention de travailler avec les entraîneur­s pour amener mon jeu à un autre niveau. La communicat­ion est bonne avec Claude Julien.»

ACCIDENT DE PARCOURS

S’il n’est pas échangé, Galchenyuk aura donc pour mandat, la saison prochaine, de faire la preuve que ses déboires de la dernière année n’étaient qu’un accident de parcours.

Il aurait tout intérêt à s’inspirer de la tenue de la recrue Artturi Lehkonen.

«Galchenyuk possède tous les outils, a reconnu Carey Price. Il est encore jeune. Il a certaines choses à apprendre et je suis certain qu’il fera des pas dans la bonne direction l’an prochain.»

Shea Weber, de son côté, croit que Galchenyuk est le genre de joueur qui possède le talent pour faire la différence, s’il peut se montrer plus constant.

Ce sera donc à lui de répondre aux attentes de l’équipe s’il veut donner un nouvel élan à sa carrière.

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