Trump s’attaque à l’acier
Après le lait, le président américain s’en prend aux importations de ce métal
AFP | Le président américain Donald Trump s'est attaqué hier aux importations d'acier, initiant une procédure s'appuyant sur des arguments de défense nationale qui pourrait déboucher sur des droits de douane, voire des quotas.
«Ce n'est pas seulement le prix, ce ne sont pas seulement les emplois, cela a aussi à voir avec la sécurité nationale, ce dont on ne parle jamais», a affirmé M. Trump.
«L'acier est essentiel pour notre économie et notre armée. Ce n'est pas un domaine où nous pouvons nous permettre de dépendre d'autres pays», a-t-il encore estimé en recevant à la Maison-blanche des dirigeants de l'industrie sidérurgique américaine.
Il venait de signer un mémorandum demandant au département du Commerce de mener une enquête le plus rapidement possible dans le cadre de l'article 232 de la législation commerciale américaine, une procédure rarement invoquée qui s'appuie sur des arguments liés à la défense nationale pour limiter l'importation de produits et de biens aux ÉtatsUnis. L'article 232 a notamment été utilisé dans les années 1970 lors de la crise pétrolière et, plus récemment, en 2001 également dans le cas de l'acier. Elle donne 270 jours au département du Commerce pour examiner la situation et rédiger ses conclusions après en avoir informé le ministère de la Défense.
EN PROGRESSION
Le secrétaire au Commerce américain Wilbur Ross a affirmé de son côté que les importations d'acier aux États-unis avaient progressé de 19,6 % sur un an au cours des deux premiers mois de l'année. Elles représentent 26 % des quantités d'acier disponibles sur le marché américain, mettant en péril la survie de ce secteur, car les aciéries américaines ne fonctionnent plus qu'à 71 % de leurs capaci- tés, a-t-il assuré.
Mais, au cas où il déciderait cette fois-ci que la situation justifie le recours à l'article 232, le département du Commerce pourrait décider, avec l'accord du président américain, d'imposer des droits de douane élevés ou des quotas sur les importations d'acier. «L'un des facteurs qui concerne la sécurité nationale est que si on a besoin d'augmenter rapidement la production, y aura-t-il encore le savoir-faire nécessaire, notamment pour les alliages particulièrement complexes dont a besoin pour les blindages, ce genre de choses?» s'est interrogé M. Ross
L'acier importé aux États-unis vient principalement du Canada, du Brésil, du Mexique, de la Corée du Sud, de Russie, de Turquie et du Japon, la Chine ne représentant, selon les dernières statistiques disponibles pour février, que 54 622 tonnes sur un total mensuel de 2,435 millions de tonnes.