Dédé Fortin entre au musée
La famille donne des objets importants au Musée de la civilisation
Il y avait beaucoup d'émotions au Musée de la civilisation, hier. Dix-sept ans après le décès de Dédé Fortin, deux guitares, sa batterie, ses lunettes d'aviateur, un amplificateur et un de ses prix Félix ont été donnés au musée en présence de sa famille, pour qui la douleur de son départ est encore vive.
Pour souligner cette donation, le cofondateur et batteur des Colocs Jimmy Bourgoing ainsi que l'auteur-compositeur-interprète acadien Joey Robin Haché, grand fan du groupe, ont pris place derrière les instruments de Dédé Fortin pour interpréter deux chansons des Colocs.
Personne n'avait utilisé les instruments de Dédé Fortin depuis sa mort. Joey Robin Haché touchait pour la première fois à l'instrument de son idole, la fameuse guitare Fender Telecaster que Dédé Fortin a utilisée dans la plupart de ses tournées et vidéoclips, et au Festival d'été en 1999. Inutile que de dire que le moment était chargé d'émotions.
Jimmy Bourgoing s'est remémoré que ces instruments avaient servi à créer l'album Dehors novembre, entre autres, le troisième du groupe et le dernier de Dédé Fortin. «Pour moi, (cette guitarelà), c'est une partie de lui», a-t-il dit.
CINQ ANS POUR CONVAINCRE LA FAMILLE
La guitare Fender, une guitare acoustique, ainsi que ses lunettes d'aviateur seront intégrées à l'exposition permanente «Le temps des Québécois», tandis que l'amplificateur, le Félix et la batterie en- trent dans la collection du musée.
Il a fallu plus de cinq ans au Musée de la civilisation pour convaincre la famille d'andré Fortin de léguer de ses instruments à l'institution muséale. Son frère, Réal Fortin, a livré un poignant discours devant les médias hier, en citant souvent son défunt frère.
«Depuis ce jour de mai 2000, j'ai eu à composer, presque chaque jour, avec son héritage et une par- tie de lui qui est resté vivante», a-t-il confié.
«Les gens du musée m'ont sensibilisé — et je n'en étais pas vraiment conscient — à l'importance de l'oeuvre d'andré, à ses textes marquants, a-t-il ajouté. L'importance de préserver sa mémoire dans un lieu national est devenue d'une grande importance pour moi, même un devoir, de rassembler et d'offrir différentes choses (au musée).»