Digestion de crise
Dans ma chronique Bureaucratose sur la 13 hier, j’ai placé les ratées dans le contexte d’un État souffrant d’obésité morbide, coupé de sa mission, obsédé par les protocoles et les hiérarchies.
De hauts fonctionnaires qui travaillent en vase clos, les yeux sur leur carrière. De politiciens désabusés qui donnent l’impression de s’emmerder.
Mon analyse tient toujours et j’ajouterais ceci.
La tempête a exposé, une fois encore, les faiblesses du Conseil des ministres. Il manque à Philippe Couillard des joueurs de première ligne pour les gros ministères. La Sécurité publique est-elle le meilleur endroit pour l’hypercérébral qu’est Martin Coiteux? Pourquoi avoir fait passer Laurent Lessard du petit ministère des Forêts au méga ministère des Transports alors que sa performance aux Affaires municipales lors des inondations en Montérégie en 2011 n’avait impressionné personne?
Et puis, quelqu’un qui s’exprime de façon aussi confuse doit peiner à organiser son propre cerveau!
PAS QUE LES MINISTRES
Un jour, un pilote de Québecair (un vieux gâchis gouvernemental) m’avait expliqué qu’un crash aérien était rarement causé par une seule avarie, mais par un ensemble de problèmes qui tout seuls n’occasionneraient peut-être pas un accident.
Idem dans le cas du bordel blanc sur la 13. L’enquête devra déterminer pourquoi les camions qui bloquaient la voie n’ont pas été remorqués, pourquoi l’entrepreneur déneigeur n’a pas gardé la voie libre. Pourquoi personne n’a dit au MTQ que des centaines d’automobilistes étaient mal pris? Pourquoi personne n’a pensé les sauver avant? Pourquoi les appels de la SQ au MTQ n’ont rien donné? Etc.
Chaque question devra trouver sa réponse. Correctifs apportés, des gens devront être congédiés s’il est démontré qu’ils n’ont pas fait leur travail.
Mais ça risque plutôt de finir avec une déclaration du genre: «Inutile de faire une chasse aux sorcières, l’important est d’apprendre de nos erreurs. Si une telle situation se reproduit, nous serons à la hauteur». Signée par un sous-directeur régional.
On s’en parle dans six mois?