Un héritage pour son sport
B2dix investit 100 000 $ par année Alex Harvey et l’équipe canadienne
Si on ne peut chiffrer la visibilité qu’il génère pour le ski de fond, Alex Harvey draine à tout le moins vers l’équipe nationale des montants qui ont changé des façons de faire. Des mentalités aussi!
Hormis les robinets traditionnels de l’état et de la commandite, Ski de fond Canada bénéficie d’une source «extra» de financement liée aux succès du skieur québécois.
«Entre 80 000 $ et 100 000 $ par année depuis 2009», évalue Dominick Gauthier, directeur et cofondateur de B2dix.
DIFFÉRENTES FORMES D’AIDE
Cet organisme financé par des donateurs fortunés souhaitant demeurer anonymes – les noms des familles Bronfman et Desmarais figurent parmi ceux déjà révélés – contribue à la carrière d’harvey depuis son année menant aux Jeux olympiques de Vancouver. Le champion mondial appartient à un groupe pointu d’athlètes canadiens ciblés pour leur po- tentiel d’une médaille olympique.
Or, l’investissement récurrent de B2dix s’est traduit sous différentes formes à un athlète qui, par conséquent, a profité à l’ensemble de Ski de fond Canada (SFC). Il y a quelques années, il y a eu un don de 100 000 $ et le financement d’un montant équivalent pour l’achat d’un camion-atelier de fartage comme ceux que possèdent les grandes nations durant les Coupes du monde en Europe.
Il y a eu durant quelques années le paiement du salaire de son entraîneur Louis Bouchard avant que l’équipe canadienne ne s’en charge. Il y a eu l’aide pour embaucher le préparateur physique et entraîneur du Centre national d’entraînement Pierre Harvey (CNEPH), Charles Castonguay, puis celle d’un farteur québécois avec l’équipe en Europe, Simon Boisvert. D’autres dépenses sont aussi assumées, comme le voyage de repérage que Harvey et son entraîneur doivent bientôt faire au site de courses des Jeux de 2018.
« AUCUN REGRET »
«On veut aider chaque athlète à arriver aux Olympiques avec aucun regret à la ligne de départ. Pas à la ligne d’arrivée, mais bien à la ligne de départ. Il doit savoir qu’il a eu tout ce dont il avait besoin pour être le meilleur cette journée-là», explique Gauthier.
«Suite à ça, il peut survenir des choses que l’athlète ne peut prévoir: problèmes de fartage, la maladie, une entorse à une cheville, un décès comme on a vu que c’est arrivé avec Joanie Rochette (sa mère est décédée lors des Jeux de Vancouver). Mais nous, on fait tout pour que l’athlète ait l’esprit clair et se dise prêt à se battre à armes égales avec des Allemands, des Norvégiens, des Finlandais, etc.»
MAUVAIS DÉPART CORRIGÉ
B2dix a tricoté ses premières mailles avec Harvey en 2009, à une période coïncidant avec son refus de s’exiler à Canmore selon les exigences d’entraînement de SFC, qui menaçait de lui retirer son brevet fédéral de financement. Cette résistance, qui avait viré en enjeu politique jusqu’à la Chambre des communes, avait finalement tourné en faveur du ski de fond québécois. Depuis, plus de pouvoirs ont été accordés au CNEPH.
«On a eu nos différends au début avec Ski de fond Canada. Ça ne veut pas dire qu’on n’en aura pas d’autres, mais ils ont compris qu’on peut travailler ensemble sur ce qu’on est d’accord. Maintenant, on a une belle relation, l’une de nos plus solides avec les fédérations au Canada», assure Gauthier.