Il double la durée de vie des patients
Un médecin spécialiste de sherbrooke veut combattre le cancer du cerveau encore plus efficacement
Le seul neurochirurgien et neurooncologue du Canada, qui a doublé la survie de ses patients atteints d’un cancer du cerveau, veut être encore plus efficace en testant d’abord les tumeurs dans son laboratoire de sherbrooke pour trouver le médicament qui aura le plus de succès dès le départ.
«Faut se méfier des gens qui vendent du rêve», lance d’emblée le Dr David Fortin, qui ne promet pas de guérir ses patients, car le cancer du cerveau reste «incurable».
Mais depuis 15 ans, ce médecin et son équipe sont les seuls au Canada à traiter les tumeurs au cerveau avec de la chimiothérapie, faisant passer la survie moyenne de plus de 700 patients de 13 à 25 mois en moyenne.
S’il n’est pas prêt à dire que le cancer du cerveau n’est plus une condamnation à mort, quelques-uns de ses patients sont en rémission depuis plus de 10 ans.
BARRIÈRE Du CERVEAU
La clé du succès du médecin de 48 ans est qu’il arrive à franchir la barrière hématoencéphalique du cerveau pour s’attaquer aux tumeurs qui s’y trouvent.
Cette barrière garde séparés les vaisseaux sanguins des neurones, où se logent les tumeurs. C’est pourquoi la chimiothérapie, où le traitement est acheminé par le sang, reste habituellement inefficace. Actuellement, ces tumeurs sont d’abord soignées par radiothérapie et par un médicament pris par la bouche.
Mais le Dr Fortin réussit à traverser la barrière hématoencéphalique grâce à un médicament qui la rend perméable. Cela donne une fenêtre de 20 minutes par séance pour détruire les cellules cancéreuses.
Il utilise alors l’un des cinq agents de chimiothérapie qui ont fait leurs preuves et qui sont envoyés au cerveau par les artères.
Puisque son laboratoire de l’hôpital Fleurimont du CHU de Sherbrooke est le seul centre francophone à appliquer cette technique, le Dr Fortin reçoit même des patients de France et de Belgique, en plus des provinces maritimes et de l’ontario.
LE quart NE RÉPOND pas
Cependant, malgré le succès que le traitement connaît depuis 15 ans, il ne produit encore aucune réponse chez le quart de ses patients.
C’est pourquoi le Dr Fortin veut maintenant mettre sur pied un nouveau projet de recherche qui permettrait de prélever un échantillon de la tumeur d’un patient.
Des tests seraient ensuite effectués afin de trouver immédiatement lequel des cinq agents de chimiothérapie aura le plus de chance de succès.
«Lequel est préférable pour chaque patient?» veut trouver le médecin. Réussir à le préciser individuellement constituerait une première mondiale sur laquelle il travaille depuis déjà trois ans.