30 jours de prison pour avoir menacé Jérémy Gabriel
Un internaute mécontent de voir le chanteur Jérémy Gabriel dans la programmation du Rockfest a écopé de 30 jours de prison pour l’avoir menacé sur Facebook.
«Yé ou le ptit crisse de criard [Jérémy] me scrapper mon Rockfest... j’va régler ça moé !!!» avait écrit dans un français plus qu’approximatif Benoît Fortin, le 23 février dernier.
Pour accompagner son message, le Montréalais avait mis en ligne une photo le montrant masqué, en train de pointer un pistolet à sa caméra. Il s’agissait d’un jouet, mais un internaute n’avait pas voulu prendre de risque et avait dénoncé le fan du Rockfest à la police.
Les enquêteurs ont aussi pris la menace au sérieux puisqu’ils l’ont arrêté à son domicile de Pointe-aux-Trembles mercredi.
« IRRÉFLÉCHI »
La Couronne s’est opposée à sa remise en liberté et l’accusé de 42 ans a finalement plaidé coupable de menaces hier, au palais de justice de Montréal. «C’est évident que M. Fortin n’a pas trop pensé à son geste, a plaidé Melouis Morena. C’est un acte irréfléchi. Les gens mettent des choses sur Facebook sans y penser...»
L’avocat a d’ailleurs souligné que l’internaute n’avait jamais tenté de contacter Jérémy Gabriel, qui présentera sa chanson I don’t care en version metal lors du festival de musique à Montebello, en juin.
«Il comprend la gravité de son geste», a assuré Memorena.
La juge Karine Giguère a de son côté estimé que le geste n’était pas «si irréfléchi», puisque le détracteur du chanteur avait pris la peine d’aller chercher sa fausse arme à feu avant de poser fièrement devant sa caméra. Elle a ainsi condamné l’internaute à 30 jours de prison, à purger les fins de semaine. Fortin devra ensuite se comporter en citoyen modèle dans le cadre d’une probation de deux ans.
ÉDUCATION
Pour le professeur en droit à l’université de Montréal Pierre Trudel, ce cas est un autre exemple montrant que certaines personnes ne sont pas conscientes des risques d’internet.
«Selon le contexte, des gens se sentent parfois dans une intimité alors que ce n’est pas le cas, dit-il. Périodiquement, on voit passer des gens qui ne semblent pas s’apercevoir des conséquences. Il y a probablement un apprentissage à faire.»