Une enquête indépendante réclamée
Les Montréalais n’ont pas confiance en la SQ pour enquêter au SPVM
La grande majorité des Montréalais réclament une enquête indépendante sur l’ensemble du SPVM, frappé de plein fouet par deux scandales depuis le mois d’octobre, révèle un sondage.
Allégations de fabrication de preuves et espionnage de journalistes (voir encadré)… Le Service de police de Montréal a fait les manchettes à de nombreuses reprises dernièrement pour ses pratiques douteuses.
«C’est rare de voir une institution frappée par deux crises successives en si peu de temps. Ça commence à être énorme, estime le vice-président et analyste de Léger, Christian Bourque. Les Montréalais disent qu’il faut que ça change.»
Selon un sondage Léger- Le JournalTVA, 81 % des Montréalais pensent que le gouvernement devrait déclencher une enquête indépendante sur l’ensemble du corps de police.
C’est toutefois à la Sûreté du Québec (SQ) que le chef Philippe Pichet a demandé de faire la lumière sur les plus récentes allégations concernant les pratiques des affaires internes de la police de Montréal.
Or, 53 % des Montréalais disent ne pas faire confiance à la SQ pour mener une telle enquête.
INGÉRENCE POLITIQUE
Une majorité des habitants de la métropole (58 %) s’inquiètent aussi d’une possible ingérence du monde municipal dans les affaires de la police.
Récemment, des interventions personnelles du maire Denis Coderre auprès de la direction de la police de Montréal ont été soulevées dans les médias.
«On est dans une année électorale dans le monde municipal. M. Coderre devra être très habile et prudent dans la manière dont il va gérer cette deuxième crise en quelques mois au SPVM», dit M. Bourque.
CONFIANCE
Si seulement 24 % des Montréalais estiment que Philippe Pichet peut légitimement continuer à diriger le SPVM, une large majorité d’entre eux (71 %) se disent satisfaits du travail des policiers sur le terrain et leur font confiance (76 %).
«Ce n’est pas une crise de la police ellemême, mais une crise de l’état-major», résume M. Bourque. Le sondage web a été effectué le 23 février 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 542 résidents de l’île de Montréal, âgés de 18 ans et plus. La marge d’erreur maximale pour un échantillon de 500 répondants est de plus ou moins 4,2 %, 19 fois sur 20.