« C’est tout croche », déplore le maire
L’annulation, à deux heures d’avis, d’une rencontre sur l’état de la circulation entre Québec et Lévis illustre à quel point le débat sur la congestion routière est rendu «tout croche», selon le maire Labeaume.
«C’est tout croche», a pesté le maire de Québec lorsque questionné sur les raisons du report de la rencontre au sommet qui devait avoir lieu la veille avec son homologue de Lévis et le ministre des Transports.
Ce devait être l’occasion d’obtenir des explications sur le nouveau portrait de la circulation qui leur a été remis à la mijanvier.
DÉBIT DE CIRCULATION
Comme l’a révélé Le Journal hier, les données indiquent que le débit de circulation sur le réseau routier n’a pratiquement pas changé depuis cinq ans, sauf dans les secteurs ouest des deux rives, où l’étalement urbain entraîne des flots de circulation plus importants.
Même si ce constat s’apparente à la présentation que la Ville de Québec avait faite l’automne dernier, «bien des questions» sur d’autres aspects demeurent sans réponse, a confirmé le maire Labeaume, qui a refusé de commenter davantage, comme le document n’a pas encore été rendu public.
TROISIÈME LIEN
«On n’a pas appris grand-chose de nouveau, a réagi de son côté le maire de Lévis, Gilles Lehouillier. […] Il n’y a pas là de grande surprise.»
Le maire de Lévis privilégie toujours l’option d’un troisième lien dans l’est, même si les débits de circulation les plus importants se retrouvent dans l’ouest.
«Il faut regarder aussi l’impact économique», a fait valoir le maire de Lévis.
Son avis semble partagé par la ministre responsable de Chaudière-appalaches, Dominique Vien.
«Il faut être juste dans l’analyse, a observé la députée libérale de Bellechasse. C’est qu’à l’est, il n’y a rien encore qui nous permet de circuler d’une rive à l’autre, alors c’est bien évident que tout le monde se retrouve dans l’ouest. [...] Ce qui est primordial, c’est d’améliorer la fluidité entre les deux rives, et ça passe par un troisième lien.»
Laurent Lessard se dit encore ouvert à «toutes les possibilités», sauf celle d’un tunnel sous-fluvial de 4 G$ à l’est, tel qu’évalué dans une étude dévoilée en septembre dernier. «Personne ne m’a reparlé de ça», a dit le ministre.
Tous s’entendent pour dire que le bureau de projet sur le troisième lien devrait enfin permettre d’analyser plus sérieusement les différentes possibilités.
Le maire Labeaume a d’ailleurs salué la mise sur pied d’un tel bureau, qui devrait selon lui «permettre de mettre de côté les apprentis sorciers ou les politiciens qui font de la démagogie».