Le Mexique en appelle à un front uni avec le Canada
OTTAWA | (AFP) Le ministre mexicain de l’économie Ildefonso Guajardo a appelé le Canada à maintenir un front uni face aux États-unis, dans le dossier de l’éventuelle renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
Dans une interview publiée hier par le quotidien canadien The Globe and Mail, M. Guajardo a demandé à Ottawa de résister à la tentation de faire cavalier seul dans les négociations avec Washington.
accord trilatéral
«L’ALÉNA est trilatéral et doit faire l’objet d’une discussion trilatérale [...] En dépit des tentations d’emprunter une autre voie, il ne faut jamais aller contre les principes et le premier de ces principes est d’éviter tout ce qui se traduirait par des taxes et des quotas en matière de commerce. Ce serait un retour en arrière», a-t-il déclaré.
L’ALÉNA, qui regroupe le Mexique, les États-unis et le Canada depuis 1994, a été remis en cause par le président américain Donald Trump qui l’a qualifié durant sa campagne de pire traité commercial signé par un pays, et de «désastre total».
Il est normal que le Canada, tout comme le Mexique, veille à défendre ses propres i ntérêts, mais «en faisant cela, il n’est pas nécessaire d’écraser d’autres nations au passage», a plaidé Ildefonso Guajardo.
Les États-unis sont de loin le premier partenaire commercial du Mexique et du Canada.
tensions exacerbées
Le ministre a aussi clairement indiqué que si les intérêts du Mexique étaient lésés dans la renégociation de L’ALÉNA, cela affecterait aussi la coopération avec les États-unis sur des dossiers importants pour Washington comme l’immigration et la lutte contre les stupéfiants.
«On ne peut pas me demander (d’accepter) de mauvaises conditions en matière de commerce et ensuite réclamer mon aide sur des questions d’immigration en provenance d’autres pays [...] ou dans la lutte contre le crime et le trafic de stupéfiants», a-t-il averti.
Les tensions entre les États-unis et le Mexique se sont exacerbées depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et la signature du décret sur la construction d’un mur à leur frontière que le président américain veut faire financer par son voisin du Sud.