Le Riotamara libéré des glaces du Saguenay
Le navire devant livrer de la bauxite à Rio Tinto a été immobilisé pendant près de 48 heures
Le navire devant livrer de la bauxite aux installations de Rio Tinto à La Baie a finalement pu atteindre sa destination hier après avoir passé près de 48 heures coincé dans les glaces du Saguenay. Un désagrément qui occasionne des coûts pour l’entreprise.
Le Rio Tamara, un navire du Liberia, est resté coincé à la hauteur de RivièreÉternité, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Il a finalement été dégagé des glaces hier matin par un navire de la Garde côtière envoyé spécialement des Maritimes.
C’est la troisième fois en quatre ans que ce genre de situation occasionne un retard dans la livraison de la matière première chez Rio Tinto. «Évidemment, il y a des impacts sur notre production d’aluminium s’il manque de matière première», a indiqué Xuân-lan Vu, porteparole de Rio Tinto au Saguenay.
DÉPENSES IMPRÉVUES
Pour compenser le retard, Rio Tinto a puisé dans son stock de bauxite, établi chaque automne justement en prévision de ce type de problème. La réserve étant grandement entamée, l’arrivée du Rio Tamara devenait une urgence de plusieurs millions de dollars. L’entreprise désirait en effet éviter une coûteuse fermeture des salles de cuves.
Rio Tinto souhaite donc voir la Garde côtière prendre acte de ces incidents et des conséquences qu’ils engendrent. «Nous avons besoin d’un réseau fiable pour nous assurer de maintenir notre niveau de production», a expliqué Mme Vu.
RÉPARATIONS SUR DEUX NAVIRES
Au moment même où le Rio Tamara s’empêtrait dans les glaces, deux des quatre brise-glace québécois étaient en réparation. Les deux autres devant rester en mission permanente à Québec et à TroisRivières, la Garde côtière a donc dû se tourner vers l’atlantique.
«Tout a été évalué», a expliqué Julie Gascon, commissaire adjointe de la Garde côtière canadienne à la région du Centre et de l’arctique. «Nous avons des gens qui ont travaillé 24 heures. Notre priorité, c’était d’aller aider Rio Tinto, mais malheureusement, nous n’avons pu le faire dans les délais prescrits.»
L’organisme fédéral estime toutefois que Rio Tinto se rend elle-même vulnérable par ses politiques d’approvisionnement. «Il faudrait demander à Rio Tinto, mais ses délais de livraison sont parfois très justes, a noté Mme Gascon. De décembre à février, on ne peut pas contrôler l’état des cours d’eau», s’est-elle défendue. — Avec l’agence QMI