Des corrections pas un chambardement
Claude Julien lance message positif à ses joueurs
Claude Julien ne changera pas l’image et l’identité du Canadien. Il cherchera simplement à rallumer la flamme.
«On est en première place, il n’y a pas lieu de paniquer, il faut simplement régler des choses, a rappelé Julien à sa sortie de son premier entraînement avec sa nouvelle équipe. On ne va pas paniquer, on va corriger des trucs. Ainsi, on va se replacer dans la bonne direction et on va gagner de nouveau. Nous avons fait quelques petits changements. Mais le message est important, je ne cherche pas à tout chambarder.
«Les joueurs veulent de l’espoir, de l’excitation, des messages positifs, a-t-il poursuivi. C’est facile pour un nouvel entraîneur de transmettre ça. Je voulais aussi qu’ils sachent à quel point je trouve que l’équipe est bonne.»
Julien a aussi insisté sur la notion d’un nouveau départ.
«Sans dire que nous sommes en début de saison, c’est du nouveau pour moi aussi, a-t-il raconté. Que ce soit un nouveau départ ou une nouvelle saison, ça excite tout le monde. Il faut être encouragé et jouer les uns pour les autres. Je ne suis pas un bon entraîneur sans de bons joueurs. Et les joueurs ne sont pas nécessairement de bons joueurs sans un bon entraîneur. Nous sommes dans le même bateau.»
UNE SEMAINE MOUVEMENTÉE
Le 7 février dernier, Julien devait faire son deuil de ses 10 saisons avec les Bruins de Boston. Quand Don Sweeney lui a appris son congédiement, il devait fermer le plus long chapitre de sa carrière d’entraîneur. Une semaine plus tard, il faisait ses valises pour une nouvelle aventure avec le CH, un deuxième séjour pour lui avec cette équipe.
«Je n’avais jamais vécu une telle situation en seulement quelques jours, où je passais d’une grande déception à une grande joie, a-t-il affirmé. Il y a eu plusieurs émotions dans un court laps de temps. Quand tu es à la même place pour 10 ans, ça devient ta maison. Je me sentais bien à Boston. Je ne dirais pas que je ne pouvais pas m’attendre à partir un jour, mais ça fait toujours mal. C’est tou- jours une déception. J’avais connu du succès avec plusieurs joueurs dans le vestiaire des Bruins. J’ai gagné une coupe et atteint la finale avec plusieurs joueurs actuels des Bruins. Tu ne veux pas les abandonner, tu veux finir la saison.
«Quelques jours plus tard, je pensais commencer à relaxer un peu, mais j’ai reçu l’appel de Marc (Bergevin), a-t-il enchaîné. J’ai immédiatement commencé à penser au Canadien. Je ressautais dans le bain. Je suis excité par ce défi.»
Le sourire aux lèvres, l’homme de 56 ans a confié qu’il n’avait pas ressorti son vieux survêtement du Tricolore puisque ce dernier était maintenant trop petit.
Pour son deuxième séjour derrière le banc du CH, Julien est persuadé qu’il y revient bien mieux outillé.
«Il s’est passé beaucoup de choses durant les 11 années où j’étais parti, a-t-il répliqué. Il y a eu des hauts et des bas. L’expérience, ça ne s’achète pas, on le dit souvent. J’ai beaucoup gagné en vécu, ça fait que je peux beaucoup mieux gérer plusieurs situations.»
pas assez d’heures
Depuis qu’il a dit oui à la proposition de Bergevin et du CH, Julien a très peu dormi.
«Je dormirai quand je serai mort», a-t-il lancé en éclatant de rire.
Il a essayé d’assimiler le plus d’informations possible sur son nouveau groupe en quelques jours seulement.
«Je ne vais pas mentir, ce fut difficile. C’était le cas parce que c’est arrivé si rapidement. J’ai eu à investir beaucoup de temps, mes heures de sommeil ont été très courtes et c’est normal parce que tu réfléchis à plusieurs choses. J’ai vraiment essayé d’en apprendre le plus possible des entraîneurs qui en savent plus que moi. Tu peux affronter une équipe et connaître ses tendances, mais tu ne connais pas vraiment l’équipe pour autant. J’ai essayé de parler individuellement avec plusieurs joueurs même si ce n’était pas long. On ne parlait pas nécessairement de grandchose, mais c’est important de le faire. Je me suis assuré d’en faire le plus que je pouvais.»