Le Journal de Quebec

Un problème à régler

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Les dirigeants de la LNH se retrouvent dans une position difficile. La question est de savoir comment éliminer au maximum les coups à la tête tout en s’assurant de garder l’aspect physique dans le hockey.

Mais comme un haut dirigeant des opérations hockey me disait il y a quelques jours, on sous-estime l’intelligen­ce des joueurs, qui trouvent toujours une façon de contourner les règles.

Ç’a été le cas dans le match des Bruins face au Canadien il y a une semaine, quand Torey Krug a frappé Andrew Shaw à la tête alors que ce dernier s’était penché pour récupérer la rondelle au centre de la glace.

Krug, qui n’est pas le plus gros, a fait semblant de jouer avec le disque, mais il avait surtout l’intention de frapper l’attaquant du Canadien, qui était dans une position vulnérable. Le défenseur des Bruins n’a pas été suspendu parce qu’il aurait profité du fait que la rondelle était dans les environs et aussi qu’andrew Shaw avait la tête basse.

DROUIN EST PASSÉ PAR LÀ

Reste que ces gestes sont dangereux et mettent la sécurité des joueurs en danger. Tout ça parce que certains profitent de la zone grise qui existe dans les règles.

Le défenseur Calvin de Haan a profité justement de la zone grise. Au début du match entre les Islanders et le Lightning le 1er novembre, Jonathan Drouin est entré dans la zone newyorkais­e avec la tête basse parce qu’il tentait de rejoindre le disque, comme Andrew Shaw il y a une semaine.

De Haan a décidé lui aussi de ne pas s’assurer de prendre possession du disque, mais plutôt de profiter de la position vulnérable de Drouin pour le frapper. L’attaquant du Lightning a été absent un peu plus de deux semaines en raison d’une commotion cérébrale. Il est vrai qu’il s’est placé dans une position vulnérable, mais il est aussi clair que son adversaire a reconnu la situation et en a profité.

VERS UN COMPROMIS ?

Les directeurs généraux de la LNH ont vraiment le pouvoir de faire changer les choses. Ce sont eux qui décident des règles et on est devant une situation où elles doivent être modifiées.

On va s’intéresser beaucoup aux mises en échec dans l’angle mort à la prochaine réunion des directeurs généraux en mars. En abordant le sujet au cours des derniers jours, j’ai réalisé que les joueurs semblent prêts à ce que des suspension­s soient imposées lorsque la tête est touchée lors d’une mise en échec, surtout si le coup survient loin des bandes.

Marc-édouard Vlasic dit qu’il a d’ailleurs arrêté de frapper l’adversaire lorsqu’il est en possession de la rondelle, loin des bandes.

«C’est trop dangereux. Les joueurs regardent la rondelle une fraction de seconde et si tu frappes l’adversaire à ce moment, tu as l’impression que tu le frappes à la tête et c’est un très gros risque que tu prends, d’abord pour la sécurité du joueur et aussi pour les suspension­s.»

NE PAS DÉNATURER LE SPORT

Selon Shea Weber, il faut aussi s’assurer de ne pas éliminer les mises en échec avec des règles plus strictes pour ne pas dénaturer le sport.

«Il y a beaucoup de zones grises présenteme­nt, surtout lorsqu’un joueur est dans une position vulnérable. Ce qui est certain, c’est que si on suspend automatiqu­ement les fautifs, les joueurs seront plus prudents envers un adversaire se trouvant dans une position vulnérable. Il y a parfois des coups à la tête qui sont accidentel­s et il faut les reconnaîtr­e. J’estime que la ligue fait un excellent travail présenteme­nt. On verra comment ça va évoluer.»

Un dossier qui fera encore couler beaucoup d’encre, sans aucun doute.

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Andrew Shaw a porté la marque de la mise en échec de Torey Krug, lundi dernier.

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