« L’amérique n’est pas aussi divisée», selon Barack Obama
Les Américains appelés à ouvrir les yeux sur la prolifération des armes à feu
DALLAS | (AFP) L’amérique n’est «pas aussi divisée qu’on le suggère», a affirmé hier Barack Obama face à la vive colère contre les abus policiers et le traumatisme créé à Dallas par un ancien soldat noir qui a fauché sous ses balles 12 agents de police, tuant 5 d’entre eux.
Dans son équipée sanglante, motivée par son désir de tuer des policiers blancs, Micah Johnson a semé le chaos dans cette grande ville du Texas et choqué toute la nation américaine.
Mais cet individu «dément» ne représente ni les Noirs américains ni «l’esprit avec lequel nous devons aller de l’avant», a ajouté le président des ÉtatsUnis dans une conférence de presse à Varsovie.
«Il y a du chagrin, de la colère, de l’incompréhension», a poursuivi M. Obama. «Mais il y a de l’unité». Le président américain a aussi appelé ses concitoyens à ne plus fermer les yeux sur la prolifération des armes à feu.
Le tueur de Dallas, un homme de 25 ans rompu aux techniques de combat et doté d’un arsenal à son domicile, a été redoutablement efficace dans ses tirs avant d’être tué par une force d’élite.
Il a agi pour venger la mort de deux Noirs abattus par la police cette semaine, l’un en Louisiane, l’autre dans le Minnesota.
« ÂME DU PAYS »
Ces homicides captés sur des vidéos amateurs ont choqué l’opinion publique et continuaient hier de faire des remous dans le pays, où de nouvelles manifestations étaient attendues. Les appels à lutter contre les préjugés raciaux continuaient à émaner de toutes les franges de la société, inquiètes que la situation dérape vers de nouvelles violences.
«Quand nous sommes mis à l’épreuve, nous ne devons pas nous déchirer», a déclaré hier le vice-président américain Joe Biden. «Quand la balle d’un assassin vise la police à Dallas, elle touche aussi l’âme du pays.»
Le président Obama a lui annoncé qu’il allait écourter son voyage en Europe pour se rendre à Dallas en début de semaine.
MANIFESTATIONS
Des manifestants ont défilé dans plusieurs États américains vendredi soir pour rendre hommage à Alton Sterling, abattu par la police à Baton Rouge, en Louisiane, et Philando Castile, tué à St. Paul, dans le Minnesota.
Ces protestations ont notamment eu lieu à Atlanta, en Géorgie, à Houston, au Texas, à San Francisco, en Californie et devant la Maison-blanche, à Washington.
À Phoenix, dans l’arizona, la police, cible de jets de pierre, a répliqué en utilisant des bombes à poivre et en arrêtant au moins une personne dans la foule des manifestants.
D’autres rassemblements étaient prévus hier à l’appel de «Black Lives Matter», un mouvement à la pointe des dénonciations des bavures policières au détriment des Noirs.