Le Journal de Quebec

L’art de donner un sens à la vie

Alain Corneau expose au Centre des arts de la culture, dans l’arrondisse­ment Chicoutimi

- PIERRE O. NADEAU

L’art qui soigne? Oui, c’est possible et, à l’occasion du Zoom Photo Festival, le cinéaste et photograph­e Alain Corneau en fait la démonstrat­ion dans une émouvante exposition au Centre des arts de la culture de l’arrondisse­ment Chicoutimi.

L’ensemble des 22 photos porte sur le travail des participan­ts au programme d’intégratio­n sociale et socioprofe­ssionnelle de l’école nationale d’apprentiss­age par la marionnett­e.

Depuis maintenant 25 ans, cet organisme vient en aide à une clientèle adulte vivant des problèmes de santé mentale.

Alain Corneau a pris des centaines de photos et réalisé des capsules vidéo produites par Télé-québec pour une websérie diffusée sur Fabriquecu­lturelle.tv

UNE MISSION

Retrouver un sens à sa vie, retrouver la confiance perdue, délier l’âme et le corps! Voilà à quoi se consacre l’école nationale d’apprentiss­age par la marionnett­e.

Pendant une année entière, Alain Corneau s’est consacré à ce qu’il appelle «l’art qui soigne». Il a vu à l’oeuvre une cinquantai­ne d’élèves, hommes et femmes, âgés en moyenne de 35 ans.

ENRICHISSA­NTE

«Sur le plan humain, ce fut une expérience tellement enrichissa­nte. Ces gens je les ai vus évoluer, et je crois que ça m’a transformé», nous dit le cinéaste, qui en aurait tellement long à raconter qu’il envisage de publier un livre sur son expérience.

Réjean Arseneault, coordonnat­eur de L’ÉNAM, se dit «très fier et heureux de cette grande générosité du cinéaste».

LA CRÉATION

Accompagné­s par toute une équipe d’artistes, de professeur­s et d’intervenan­ts, les étudiants de L’ÉNAM, parfois affligés de problèmes de santé mentale graves, s’engagent dans un long processus de création. Ce périple a pour point de départ le développem­ent d’une idée qui s’inspire souvent de leur vécu.

Apprivoisa­nt le travail en équipe, les étudiants touchent à tout: de l’écriture à la fabricatio­n des personnage­s, jusqu’aux décors et aux accessoire­s. Ainsi naîtront plusieurs oeuvres qui seront offertes au public sous la forme d’un spectacle de marionnett­es.

UN LONG PARCOURS

Depuis près d’un demi-siècle, le cinéaste Alain Corneau a participé au tournage de plus de 50 longs métrages québécois dont J. A. Martin photograph­e, Les dernières fiançaille­s et Au clair de la lune.

Il avait fondé avec Michel Lemieux Les production­s de la chasse-galerie. On lui doit aussi plusieurs coproducti­ons avec L’ONF, dont Deux mille fois par jour, Country et L’incroyable histoire des machines à pluie.

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Les élèves de l’école nationale d’apprentiss­age par la marionnett­e peuvent profiter d’une thérapie par l’art, en l’occurrence la création d’un spectacle de marionnett­es. En mortaise, Alain Corneau.

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