Déjouer les experts
Il y a des gens dans la vie qu’on doit absolument admirer pour leur courage et leur force de caractère.
Bryan Murray fait partie de cette catégorie. Non seulement il continue de combattre un cancer du côlon incurable, mais en plus, il s’assure tous les jours que son équipe demeure très compétitive. Et ça marche.
En effet, Bryan Murray, qui aura 73 ans le 5 décembre, déjoue tous les pronostics. Pourquoi? Parce qu’en juin 2014, lorsque les médecins lui ont dit qu’il n’allait avoir que quelques mois à vivre, au lieu de s’apitoyer sur son sort, il a décidé de prouver qu’il pouvait prolonger sa vie au-delà des espérances.
DU JAMAIS VU
Murray essaie toutes sortes de produits qui lui permettent aujourd’hui de poursuivre sa vie, que ce soit des anticoagulants ou encore des produits naturels.
Mais ce sont vraiment les traitements de chimiothérapie qui font la différence. La bonne nouvelle, c’est qu’il sait que la masse cancéreuse est stable.
«J’ai appris cette bonne nouvelle la semaine dernière, révèle le directeur général des Sénateurs. Ça fait maintenant 15 mois que je fais les mêmes traitements de chimiothérapie, et je n’ai pas été obligé de les modifier, ce qui est du jamais vu.
«J’ai compris qu’en faisant du sport tous les deux jours et en modifiant mon alimentation (il ne prend plus d’alcool), je pouvais prolonger ma vie. Mais il y a aussi un autre aspect très important. Je suis encore très impliqué dans les activités de l’équipe et je continue d’être ému après une victoire ou une défaite. Mon cerveau est constamment stimulé, et ça marche!»
PAS QUESTION D’ARRÊTER
Murray souligne qu’il est à la dernière année de son contrat, mais qu’il y a une clause qui stipule qu’il deviendra consultant pour l’équipe par la suite.
S’il décide de ne pas renouveler son entente comme directeur général, il souhaite avoir la chance d’avoir son mot à dire.
Évidemment que si son adjoint, Pierre Dorion, le remplace comme DG, la transition sera plus facile, et il sera constamment consulté.
Mais si son propriétaire, Eugene Melnyk, décide de regarder ailleurs, Murray sait très bien qu’il n’aura plus le même impact sur sa formation.
UN IMPACT MAJEUR
Murray peut être très fier de ce qu’il a été en mesure d’accomplir avec les Sénateurs d’ottawa, une équipe qui est gérée très serré, tout le contraire des Maple Leafs de Toronto qui sont douze à être responsables du département hockey.
Chez les Sénateurs, il n’y en a que trois. Murray, Pierre Dorion et Randy Lee qui s’occupe du développement des joueurs. Daniel Alfredsson s’est joint au groupe, mais il est davantage un observateur présentement.
Alors comment se fait-il qu’avec un si petit groupe, les Sénateurs soient si compétitifs, année après année?
«L'ampleur du groupe de dirigeants n’est pas importante. C’est vraiment la qualité de tes dépisteurs professionnels et amateurs qui font la différence. Ici, il n’y a personne qui perd son temps. On travaille tous très fort. On essaie toujours d’être créatifs financièrement», souligne Murray.
PAS DE DOUTE SUR SON REMPLAÇANT
Lorsqu’on demande au directeur général des Sénateurs si Pierre Dorion serait un bon directeur général, l’homme originaire de Shawville n’a aucune hésitation.
«Pierre est un bulldog. Il adore travailler et prend ses responsabilités très au sérieux. Le fait que son éthique de travail est exemplaire et qu’il est dépisteur depuis tellement longtemps est un avantage. C’est une question de mettre tout ça ensemble et s’assurer que ça fonctionne.»
Murray se donne encore du temps avant de prendre une décision sur son avenir, mais une chose est certaine, il n’a aucunement l’intention d’abandonner.