Le Journal de Quebec

L’arabie saoudite sous le feu des critiques après le drame

717 morts lors d’un des plus grands rassemblem­ents religieux annuels dans le monde

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MINA, Arabie saoudite AFP) L’arabie saoudite était vivement critiquée hier pour son organisati­on jugée défaillant­e du pèlerinage de La Mecque, au lendemain d’une bousculade ayant fait plus de 700 morts parmi les fidèles musulmans.

Les autorités saoudienne­s ont promis une enquête «rapide et transparen­te», à laquelle l’iran, durement touché par la tragédie avec 131 morts, a exigé d’être associé.

Le roi Salmane a de son côté ordonné «un réexamen» de l’organisati­on du pèlerinage (hadj), qui se termine aujourd’hui et auquel quelque deux millions de personnes prennent part cette année.

Le 11 septembre, l’effondreme­nt d’une grue sur la grande mosquée à La Mecque avait déjà fait 109 morts et quelque 400 blessés. À Mina, non loin de La Mecque, la foule était moins compacte hier pour la suite du rituel de la lapidation de Satan que la veille, lorsque 717 personnes sont décédées et 863 ont été blessées dans le drame le plus meurtrier à en- deuiller le rassemblem­ent depuis 25 ans.

«Il n’y a pas de problème sur le site des stèles. Un bon système a été mis en place pour faciliter le mouvement» des pèlerins, expliquait Ahmed Awadh, un Égyptien. Un Syrien, Abdel Aziz, était plus fataliste: «Je m’en remets à Dieu. Je n’ai pas peur».

MAUVAISE GESTION

Certains pèlerins critiquaie­nt toutefois la mauvaise gestion des déplacemen­ts des pèlerins à Mina, une cité de tentes blanches. «L’arabie saoudite dépense beaucoup d’argent pour le hadj, mais l’organisati­on est défaillant­e», déclarait un autre pèlerin égyptien.

Des images vidéo diffusées la veille montraient de nombreux corps inertes jonchant le sol ainsi que des affaires personnell­es éparpillée­s.

«Les gens trébuchaie­nt, tombaient, tentaient de se relever [...] et mouraient devant nos yeux», a témoigné Zaid Bayat, un homme d’affaires sud-africain.

Pays étranger le plus touché par le drame, selon un décompte encore partiel et provi- soire puisque Riyad n’a pas encore fourni de chiffres des victimes par nationalit­é, l’iran a vivement mis en cause l’arabie saoudite, son rival régional, et dénoncé des failles dans la sécurité.

NÉGLIGENCE­S

À New York où il doit participer à l’assemblée générale de L’ONU, le président iranien Hassan Rohani a ainsi demandé au «gouverneme­nt saoudien d’accepter ses responsabi­lités».

Le premier vice-président iranien, Eshagh Jahanguiri, a estimé que «des pays comme l’iran, qui ont beaucoup souffert, doivent avoir leurs représenta­nts dans l’enquête». «Il n’y a aucun doute sur la mauvaise gestion et le manque d’expérience des responsabl­es [du hadj]».

En Turquie, un dirigeant du parti islamocons­ervateur, au pouvoir à Ankara, a dénoncé «les négligence­s» des Saoudiens et proposé que son pays organise le hadj, car «les lieux saints de l’islam appartienn­ent à tous les musulmans».

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Les autorités saoudienne­s ont promis une enquête «rapide et transparen­te» après la mort de 717 pèlerins lors d’une bousculade monstre à Mina.

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