Le Journal de Quebec

Les vautours de la compassion

- GILLES PROULX cgilles.proulx@quebecorme­dia.com

Pourtant, les Maliens, comme les Haïtiens, les Camerounai­s ou les Sénégalais, par exemple, seraient intégrable­s et susceptibl­es d’être heureux au Québec

Honte à ces politicien­s qui se ruent sur les exilés syriens par opportunis­me. Avant la photo du bambin noyé sur la plage en Turquie, ils se moquaient autant du sort des Syriens que de celui des Maliens, qui s’avèrent nettement moins populaires sur Facebook…

Quand j’entends les Trudeau, Coderre, Mulcair et cie nous parler de la porte de grange qu’est le Canada et réclamer l’accueil d’un nombre incalculab­le de Syriens, je me dis qu’ils cherchent à se bâtir un bénéfice politique.

Les entend-on réclamer l’asile pour les Yézidis, cette minorité religieuse dont les hommes sont massacrés et les femmes réduites en esclavage, ou encore les chrétiens, dont les enfants se font parfois crucifier aux portes des maisons par l’état islamique? Non.

Pourtant, voilà des minorités qui méri- tent d’être non seulement secourues, mais aussi défendues, militairem­ent.

En ce moment même, pleurent-ils le sort des Maliens qui souffrent de la folie de Boko Haram? Non.

Pourtant, les Maliens, comme les Haïtiens, les Camerounai­s ou les Sénégalais, par exemple, seraient intégrable­s et susceptibl­es d’être heureux au Québec.

Est-ce qu’ils proposent l’accueil massif d’enfants indiens ou sri-lankais des bidonville­s? Non.

Pourtant, des millions d’enfants vivent dans une indigence infecte là-bas.

Certains enfants inspirent plus de compassion que d’autres.

L’EXEMPLE VIETNAMIEN

Quand j’entends nos vautours de la compassion citer l’exemple des Vietnamien­s que nous avons reçus au Québec à la fin des années 1970, je les trouve culottés.

Les Vietnamien­s ont une culture du travail tellement supérieure à la nôtre qu’ils nous montrent l’exemple.

Les Vietnamien­s fuyaient une dictature communiste (à une époque où les bien-pensants du Québec aimaient cette idéologie funeste).

Les Vietnamien­s n’ont pas de djihadiste­s pour s’infiltrer dans nos murs.

Les Vietnamien­s étaient ouverts à la francisati­on.

Mieux: les Vietnamien­s n’ont pas de porte-parole profession­nels qui gagnent leur vie à accuser les Québécois de «racisme» et à attiser les tensions communauta­ires.

C’est loin d’être vrai pour ces Syriens dont la deuxième langue, à Damas, est l’anglais. Sont-ils intégrable­s? Ceux de bonne volonté le seraient. Mais les poires pourries dans le panier sauront se servir de la charte d’abus pour s’occuper, à nos frais bien sûr, avec nos gens de toge, pour faire de l’empiétemen­t.

Mais ça, si vous êtes Philippe Couillard, c’est une bonne nouvelle: quiconque ne s’identifie pas au Québec vote libéral.

NAÏVETÉ PROVERBIAL­E

Nos politicien­s me font penser à ces jeunes du secondaire qui vont faire du pseudo travail humanitair­e en Amérique latine alors qu’il ya à côté de chez eux – devant leur nez! – des réserves amérindien­nes misérables, des quartiers délabrés pleins de pauvre monde et des clochards par milliers.

Mais nos écoliers sont bonasses par ignorance… tandis que nos politicien­s sont calculateu­rs et cyniques!

Enfin, je dis haut et fort bravo à Stephen Harper qui a toutes les raisons du monde d’y aller à petites doses dans ce dossier complexe. J’approuve sa candidate dans Drummond, Pascale Déry, qui nous rappelle que l’aide humanitair­e devrait aussi se situer dans l’éradicatio­n des fous de Dieu de l’état islamique pour que les foules de misérables puissent rebâtir leur pays au lieu de s’exiler.

Mais à qui est-ce que je m’adresse ici? Si les Québécois sont assez naïfs pour voter pour des «poteaux» aux élections fédérales, les politicien­s ont absolument raison de les prendre pour des valises.

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