La présence des caméras dans les salles d’audience évoquée
Le Conseil canadien de la magistrature s’interroge
Les journalistes pourraient-ils utiliser Twitter à l’intérieur des salles de cour? Les caméras pourraient-elles y être permises? Le Conseil canadien de la magistrature se pose actuellement ces questions, ramenant à l’avant ces épineux dossiers.
En mars 2013, le juge en chef associé de la Cour supérieure Robert Pidgeon faisait parvenir une directive disant qu’il était désormais formellement interdit de diffuser des informations de la salle d’audience vers l’extérieur. Cette mesure comprenait les micromessages envoyés sur Twitter.
Deux ans et demi plus tard, le dossier refait surface. Il n’est pas exclu que la directive puisse, un jour, subir des modifications. «On discute de ça, à l’heure actuelle, au Conseil canadien de la magistrature. On va en rediscuter en septembre. C’est un débat qui, de plus en plus, devient de très grande actualité», révèle le juge Pidgeon, dans une entrevue accordée au Journal, dont les détails seront révélés demain.
À son avis, l’utilisation de Twitter ou des caméras en Cour d’appel ou en Cour suprême ne poserait pas problème. La donne est toute autre pour les causes civiles et criminelles en Cour supérieure, croit-il. «Les visages, les témoignages des accusés ou des victimes, c’est ça qui chicote les juges. Est-ce que les gens vont être intimidés, avoir la même objectivité s’il y a des caméras dans la salle d’audience? Est-ce que le décorum pourra être maintenu? On débat là-dessus. S’il y avait des garanties relativement à l’objectivité et la sérénité des témoins, c’est clair que ça pourrait être fait», poursuit-il.
ÉVITER LE «CIRQUE»
Le juge Pidgeon souhaite surtout éviter que ces nouveaux outils ne créent un «cirque» dans les salles d’audience, comme il a déjà été vu aux États-unis. «On ne veut pas ça. Maintenant, qu’est-ce qui peut être fait?»
Chose certaine, les mentalités évoluent, plaide-t-il. «On n’est pas bloqués. Il faut à tout bout de champ remettre ça sur le tapis et en discuter. Et c’est sain, dans toute société et sur n’importe quel sujet.»