Ils veulent faire payer les diplômés qui vont travailler à l’étranger
Pour «contrer la fuite des cerveaux», les jeunes caquistes veulent que les diplômés québécois qui vont travailler à l’étranger remboursent une partie des coûts de leur formation, a appris Le Journal.
La proposition sera débattue en fin de semaine lors du congrès de la relève de la Coalition avenir Québec, qui se déroulera à Victoriaville.
Plus précisément, les jeunes caquistes veulent que les professionnels qui vont travailler dans une autre province canadienne ou dans un autre pays moins de dix ans après avoir obtenu un diplôme universitaire québécois remboursent 5% des coûts de formation assumés par l’état, jusqu’à concurrence de 50%. Ceux qui travailleraient pour un organisme caritatif en seraient exemptés.
Samuel Lemire, responsable des affaires politiques de la commission relève de la CAQ, estime que «l’état québécois ne peut pas subventionner des travailleurs qualifiés dans d’autres provinces ou d’autres nations». «On respecte le fait que des gens veulent vivre leur vie professionnelle ailleurs, mais c’est très clair qu’au Québec, on jouit des plus bas frais de scolarité en Amérique du Nord, alors à terme, il y a une obligation de résultat pour la société», affirme-t-il.
Ce dernier considère qu’il s’agit d’une «mesure raisonnable» qui permettrait d’assurer un «rendement sur l’investissement», puisque Québec consacre annuellement 3,1 milliards $ pour financer l’enseignement supérieur et la recherche.
ATTIRER LES DIPLÔMÉS
La pénurie de main-d’oeuvre en régions éloignées inquiète aussi les jeunes caquistes, qui proposeront par ailleurs que l’état québécois rembourse une partie ou la totalité des frais de scolarité d’un diplômé universitaire qui décide d’aller s’installer dans une région en manque de travailleurs. «Si on ne fait rien, c’est la base même de l’économie du Québec qui pourrait s’effondrer, indique M. Lemire. On est conscient que dans bien des cas, s’il n’y a pas d’incitatifs, ces jeunes-là ne resteront pas en région.»
La proposition doit d’abord recevoir l’aval des jeunes qui participeront au congrès cette fin de semaine. La CAQ décidera par la suite de son avenir. M. Lemire assure que le parti est «très réceptif» aux propositions de ses jeunes. «Nous avons le soutien du parti pour soulever les débats», dit-il.