Rapport accablant pour SAGIR
Le gouvernement du Québec écorché pour sa mauvaise gestion du coûteux projet
Québec a géré de façon erratique les millions de dollars des contribuables dans le projet informatique SAGIR, expose un rapport commandé par le gouvernement et obtenu par notre Bureau d’enquête.
Rebaptisé «ça chire» par les fonctionnaires, SAGIR est à la fois l’un des plus grands chantiers et l’un des plus retentissants cafouillages informatiques de l’histoire du Québec. Il vise la nécessaire modernisation des vieux systèmes de gestion de la majorité des ministères et organismes.
Dans sa forme initiale, le projet devait se terminer en 2007 pour 83 M$.
Il est désormais évalué à plus de 1 G$ et rien n’indique qu’il sera complété avant la fin de la décennie. Près d’un demi-milliard de dollars ont déjà été dépensés en services-conseils offerts par des consultants privés.
Dès son arrivée, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, disait se poser «toutes sortes de questions» sur SAGIR, mis en oeuvre par le très critiqué Centre des services partagés du Québec. Peu après, il demandait à une firme externe de réaliser une vérification indépendante.
Après analyse de 12 contrats octroyés entre 2011 et 2014, qui représentaient 127 M$, le cabinet comptable KPMG confirme que le président du Conseil du trésor avait raison de s’interroger.
COITEUX S’Y ATTAQUE
Le rapport révèle que le gouvernement s’améliore depuis que le Vérifica- teur général a dressé un constat cinglant sur SAGIR en 2011. Mais de nombreux problèmes alarmants ont persisté. Appelé à réagir, le cabinet de Martin Coiteux a souligné que sa réforme, annoncée cet été, s’attaque à plusieurs problématiques soulevées dans ce rapport. «Ce type de rapport ne sera pas le dernier. En tant que gardien de l’argent des contribuables, le président du Conseil du trésor continuera de poser des questions afin d’obtenir des réponses par respect pour les citoyens. Le gouvernement doit faire preuve d’humilité.»