Le Journal de Quebec

Comment interpréte­r son silence?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Il y a deux ans, j’ai rencontré un homme charmant sur un site. Son profil me plaisait et je semblais correspond­re à son idéal féminin. Tous deux dans la cinquantai­ne, lui divorcé et moi veuve, nous n’avons l’un et l’autre plus d’enfants à charge. Nous avons d’abord échangé des courriels pour se connaître, avant de prendre un rendez-vous au restaurant.

J’ai réglé ma moitié de facture, ce qu’il semblait avoir apprécié puisqu’on a continué de se voir trois à quatre fois par mois. Je lui ai très vite fait savoir que j’étais prête pour la cohabitati­on, mais comme il préférait attendre encore avant de s’engager là-dessus, j’ai respecté sa décision.

Au fil du temps et au lieu de se resserrer comme cela arrive d’habitude, nos liens se sont un peu distendus. Quand je lui ai fait savoir que je souhaitais le présenter à mes enfants, il a refusé sous prétexte qu’il n’en avait pas envie du tout. Cela m’a considérab­lement refroidie, mais comme la semaine suivant ma demande il m’invitait au restaurant, que c’était la première fois que la propositio­n de sortir ensemble venait de lui, j’ai pensé qu’il avait réfléchi et souhaitait revenir sur son refus. Mais c’était loin d’être le cas comme vous allez le constater.

Cet homme qui me semblait sérieux et qui m’avait dit vouloir aller plus loin avec moi, m’invitait pour me confirmer sa décision de ne pas vouloir rencontrer mes enfants, et me signaler qu’il n’avait pas plus envie de me présenter les siens. De fait, il souhaitait qu’on en revienne à notre relation des débuts où on ne se prenait ni l’un ni l’autre pour acquis, et où il avait le sentiment de se sentir libre comme l’air, même en me fréquentan­t.

Vous dire ce que ça m’a fait, ça ne se décrit pas. C’était comme s’il me donnait une gifle en pleine face. Il a poursuivi en m’accusant d’être trop possessive et de lui mettre une pression qu’il n’avait plus du tout envie de vivre, après avoir subit pendant trop d’années celle de la mère de ses enfants. En deux mots comme en cent, il me faisait savoir que je devenais un poids qu’il n’avait plus envie de traîner dans son sillage.

Depuis, il ne répond à peu près jamais à mes courriels ou à mes messages téléphoniq­ues, et lui même communique rarement plus d’une fois par mois avec moi. Je le sens m’échapper et je cherche encore où j’ai pu fauter pour me faire rejeter ainsi? Peut-être que quand je lui ai demandé une preuve tangible de son amour pour moi ai-je été trop loin? Mais ce n’est quand même pas une raison pour me traiter comme une intruse et une personne sans importance.

Rendue à mon âge, je ne pensais jamais me faire rejeter de la sorte par un homme qui me semblait au départ très intéressé à ce qu’on aille plus loin dans notre relation. J’aurais envie de lui donner son 4%, mais tout à coup je fais fausse route et que son silence des trois dernières semaines n’ait été qu’un temps de réflexion???

Anonyme

J’ai l’impression qu’il me manque un petit bout de votre histoire pour bien la comprendre. À moins que cet homme ne soit un fieffé menteur, ce qui est toujours possible, se pourrait-il que vous ayez pris pour une preuve d’amour à votre endroit, le simple intérêt passager de quelqu’un qui n’avait au fond aucune envie de s’attacher?

Personne ne va trop loin en demandant à l’autre une preuve tangible de son amour. Mais si l’autre avait spécifié au départ que ce qu’il souhaitait n’allait pas plus loin qu’une amitié affectueus­e, vous auriez dû vous attendre à une telle réaction. Si je me trompe et si cet homme vous a vraiment menti sur ses intentions, je ne vois pas pourquoi vous espérez encore qu’il revienne sur une réponse donnée à deux reprises.

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