Le Journal de Quebec

Les deux Julie

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Mardi, sur le blogue des spin doctors, Mario Asselin a écrit un texte intitulé Julie Snyder fait de la politique.

«Madame Snyder fait de la politique de plus en plus souvent, écrit-il. Depuis que son conjoint est devenu député et qu’il s’est lancé dans la course à la chefferie (qu’il a remportée), l’animatrice s’affirme de plus en plus comme militante du Parti québécois.»

LAQUELLE DES DEUX PARLE?

Dans son texte, que je vous invite fortement à lire sur le site internet du Journal, Mario Asselin affirme essentiell­ement qu’il y a deux Julie Snyder.

La femme de médias, qui est animatrice et productric­e (et dont le profession­nalisme n’est plus à démontrer), et la militante péquiste.

Parfois, c’est la première qui parle. Parfois, c’est la seconde. Et parfois, ce sont les deux. Comment faire la différence? Comment peut-on savoir si c’est Julie Snyder la femme de médias qui parle, ou Julie Snyder la militante péquiste? C’est de plus en plus difficile… Par exemple, lorsque Julie Snyder a attaqué le premier ministre Couillard pour avoir changé les règles concernant les crédits d’impôt accordés à sa maison de production, était-ce la femme d’affaires qui parlait ou la conjointe du chef de l’opposition, qui a tout intérêt à faire mal paraître le premier ministre? Disons que c’était ambigu… Plusieurs personnes ont cru — à tort? à raison? — qu’il s’agissait d’abord et avant tout d’un discours politique, destiné à donner une jambette à Philippe Couillard…

«LE JUPON DÉPASSE»

C’est le problème avec Julie Snyder.

Oui, elle est une redoutable femme d’affaires et une excellente animatrice, personne ne le conteste. Mais elle est AUSSI la conjointe (et bientôt l’épouse) d’un homme qui veut devenir premier ministre du Québec.

Et chaque fois qu’elle prendra la parole, ses propos seront interprété­s sous un angle politique.

Comme l’écrivait fort justement Mario Asselin, Julie Snyder fait de la politique, qu’elle le veuille ou pas.

Et plus on s’approchera de la date des prochaines élections provincial­es, plus ce sera le cas.

Chaque fois que la «démone» prendra la parole (surtout si c’est pour critiquer le gouverneme­nt que son futur mari veut défaire!), les gens diront: «Tiens, le jupon de Julie dépasse…».

C’est plate, c’est peut-être injuste et mal fondé, mais c’est ce que plusieurs personnes penseront.

Julie Snyder est devenue une figure importante du PQ, qu’elle le veuille ou pas. Que ça fasse son affaire ou non.

SOUS LA LOUPE

Chaque geste que posera Julie Snyder au cours des trois prochaines années et chaque parole qu’elle prononcera seront teintés politiquem­ent.

Elle animera une émission et invitera un artiste associé à la cause souveraini­ste?

«Ah, elle utilise son émission pour faire passer des messages politiques», diront certains. Même si c’est peut-être faux.

Dans le milieu des médias, on parle souvent du «mélange des genres», quand une émission se situe à mi-chemin entre l’informatio­n et le divertisse­ment.

On a maintenant une personnali­té qui «mélange les rôles». Elle est à la fois animatrice ET candidate pour être future première dame du Québec.

De plus en plus de gens se demanderon­t: laquelle des deux parle?

Les propos de Julie Snyder seront interprété­s sous un angle politique

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