La logique est respectée
Oublions pour un instant le classement de fin de saison. Maintenant que l’on connaît le carré d’as, en toute logique, ne retrouve-t-on pas les quatre meilleures formations de la Ligue nationale?
En tous les cas, les deux meilleures de chacune des associations.
Les Penguins de Pittsburgh ne sont-ils pas les grands favoris, cette équipe que l’on dit sans faille et qui, en cours de route, ont ajouté aux effectifs les vétérans Jarome Iginla, Brenden Morrow, Jussi Jokinen, et Douglas Murray? Les Bruins? D’accord, ils ont terminé derrière le Canadien au classement de la division Nord-Est, mais peut-on reconnaître que cette équipe, même si le Tricolore a dominé la série de matchs entre les deux formations, est supérieure?
Pendant les séries éliminatoires, les Milan Lucic et Nathan Horton ont finalement réalisé que c’était une saison écourtée et qu’il fallait profiter de la tribune qu’offrent les séries éliminatoires pour s’afficher et surtout, pour se faire pardonner les contre-performances du calendrier régulier.
Dans l’Ouest, le même scénario semble vouloir se répéter pour les Kings de Los Angeles, mais le parcours emprunté cette année est nettement plus compliqué que celui de l’an dernier, alors qu’ils avaient fait flèche de tout bois.
L’ADVERSITÉ
Les Kings demeurent tout de même une équipe particulière, une formation qui s’en remet à un échec avant soutenu, à un style robuste et à un gardien qui revendique maintenant le titre de meilleur gardien de la Ligue nationale, Jonathan Quick.
De leur côté, les Blackhawks viennent d’effectuer une remontée spectaculaire.
S’ils ont comblé un retard de 1-3, c’est grâce à leur caractère. Les Blackhawks ont vécu face aux Red Wings ce qu’ils n’avaient pas connu pendant le calendrier régulier: l’adversité.
Pendant la saison écourtée, tout a baigné dans l’huile. Contre le Wild au premier tour, ce ne fut qu’une formalité.
Mais cette étonnante formation des Wings a poussé les Hawks à la limite de leurs ressources.
Mike Babcock a bien failli accomplir l’impensable parce que l’entraîneur des Red Wings a dirigé son équipe, nettement inférieure, à un but de la finale de l’Association de l’Ouest.
Face à Joel Quenneville, Babcock a été créatif, mieux préparé, avec une réaction à chacune des actions des Blackhawks.
C’est finalement le talent qui a fait la différence.
Donc, la table est mise pour les deux finales d’association.
Pittsburgh contre Chicago m’apparaissait un choix logique pour la finale de la Coupe Stanley.
Les Penguins, en raison de leur attaque explosive et d’une défense quand même respectable, surtout avec un Kristopher Letang en grande forme.
Les Blackhawks, parce qu’ils avaient connu une saison exceptionnelle et aussi en raison de leur attaque et d’une défense également efficace.
LE FACTEUR QUICK
Ce qui me chicote cependant, c’est que les Blackhawks et les Penguins affronteront des gardiens qui ont répondu aux attentes.
Particulièrement Quick. Sans les prouesses de leur gardien, les Kings auraient possiblement rangé leur équipement depuis quelques jours. Ils auraient même éprouvé des ennuis à écarter les Blues de St. Louis.
Quick a «volé» la victoire aux Sharks dans le match ultime. Pourra-t-il résister comme il l’a fait depuis un mois face à l’attaque dangereuse des Blackhawks? Par ailleurs, avait-on prévu une victoire des Penguins avec Tomas Vokoun devant le filet? Jamais.
LES BRUINS EN PROGRESSION
Oublions pour un instant les ennuis qu’éprouve Marc- André Fleury. La question qu’on doit se poser est la suivante: Vokoun peut- il tenir le coup devant les Bruins? S’il y a une formation qui s’améliore au fur et à mesure que progressent les séries éliminatoires, ce sont les Bruins.
Et pourtant, ils étaient à 12 minutes de l’élimination face aux Maple Leafs.
Claude Julien compte maintenant sur une attaque bien équilibrée. Les défenseurs qui étaient sur la touche ont eu du temps pour guérir les bobos. Le grand Zdeno Chara a profité de quelques jours de congé pour faire le plein en prévision de la prochaine série.
Également, Tuukka Rask a fait son travail avec distinction. Les questions sont nombreuses: √ Toews et Kane auront-ils raison de Quick?
√ Le style robuste des Kings intimidera-t-il les Blackhawks?
√ Vokoun pourra-t-il contenir les attaquants des Bruins?
√ Malkin et Crosby sèmeront-ils la confusion dans la défense des Bruins?
Les entraîneurs les plus astucieux pourraient faire la différence.