Arthur Porter conteste son extradition pour gagner du temps
PANAMA CITY | En contestant son extradition, Arthur Porter veut « gagner du temps pour bien préparer sa défense», a indiqué son avocat Ricardo Bilonick Paredes au Journal.
«Le gouvernement canadien doit prouver que M. Porter a commis un crime ou un délit. Dans les documents que nous avons pour le moment, ce n’est pas le cas. La demande est très mal présentée » , a expliqué Me Bilonick.
Il espère faire libérer son client sous caution, en attendant que la justice canadienne présente un dossier plus étoffé dans un délai de 60 jours. En attendant, les Porter seraient contraints de rester sur le territoire panaméen. Me Bilonick estime que le statut de diplomate de son client, de même que son état de santé, pourrait peser en sa faveur devant la justice locale.
Direction la prison
Toutefois, même si l’avocat parvient à ses fins, ses clients devront tout de même goûter au système carcéral panaméen en attendant qu’un juge entende leur demande de libération sous caution. Ce qui pourrait prendre une dizaine de jours.
D’ici à lundi, l’ancien grand patron du CUSM se retrouvera à la Joya, la plus grande prison du pays, ou à sa petite soeur, la Joyita. Mme Porter prendra quant à elle la direction du Centre de réhabilitation pour femmes, où est également détenue la Québécoise Sandra Mallon, indique l’avocat, non sans inquiétude.
« Au Canada, les prisons ont l’air de clubs. Les détenus ont même la télévision. Mais ici, ils n’ont même pas de papier toilette.»
Pour le moment, le couple est enfermé au Département d’investigation judiciaire (DIJ) de la Police nationale panaméenne dans des cellules transitoires. M. Porter cohabite avec un autre détenu, tandis que son épouse partage une pièce avec six à huit autres femmes.
Du côté de la police panaméenne, Alexis Muñoz, le chef du DIJ, dit avoir conseillé aux Porter de ne pas s’opposer à leur extradition en leur décrivant les conditions de détention locales.