Le Journal de Quebec - Weekend

UN MOMENT EN FAMILLE

Entourée de ses quatre enfants, l’animatrice Julie Houle nous parle des livres qu’ils ont aimés et de ceux qu’elle a adorés.

- KARINE VILDER

Quels livres avez-vous lus récemment ?

Les accoucheus­es d’Anne-Marie Sicotte. Comme il s’agit de livres de 800 pages chacun, aussi bien être honnête : j’ai commencé la trilogie il y a plus d’un an maintenant et je suis au début du dernier tome ! Je suis complèteme­nt accro, et comme chaque fois que je dois terminer une série, j’étire un peu vers la fin parce que je ne veux justement pas y mettre fin ! Je me garde Les accoucheus­es pour les moments où je peux être plus concentrée, parce que ça se passe dans le Bas-Canada dans les années 1845, et que ça raconte une lutte entre accoucheus­es et hommes de l’art, entre dames patronness­es et prêtres catholique­s. J’ai aussi commencé la biographie d’Étienne Boulay, Le parcours d’un battant (Marc-André Chabot). C’est le genre de lecture que je peux faire sur la terrasse avec quatre enfants qui courent autour puisque je peux décrocher sans perdre complèteme­nt le fil. J’adore découvrir la vie peu banale d’Étienne, que j’ai eu l’occasion de croiser à quelques occasions.

Et quels sont ceux que vous comptez absolument lire sous peu ?

Je suis de nature très intense. J’entre facilement dans les histoires et j’ai une imaginatio­n très fertile. Donc souvent, j’opte pour des livres romancés. Mais j’aimerais vraiment être capable de lire Je m’appelle Marie, de Christian Tétreault, et Le jour où je n’ai pas pu plonger, de Sylvie Bernier. Christian racontel’histoire de sa fille, Marie, emportée à l’âge de deux ans par une maladie foudroyant­e, et comment sa conjointe et lui, affectés par ce drame, décident de poursuivre leur route. Sylvie Bernier raconte aussi son histoire, celle d’un jour où elle a assisté, impuissant­e, à la noyade de son neveu Raphaël, cinq ans, pendant une sortie familiale en canot sur la rivière Nouvelle en Gaspésie.

Tous genres confondus, vous pouvez nous parler des romans que vous avez beaucoup aimés et qui vous hantent encore ?

Mon premier vrai roman d’adulte, que j’ai lu alors que j’avais 15 ans, reste l’un des plus beaux livres que j’ai lus à vie. Je dois même avouer le lire tous les deux-trois ans, comme un film préféré que l’on peut écouter sans se tanner. J’ai donc lu Annabelle, de Marie Laberge, près de 10 fois ! Ce livre raconte l’histoire d’Annabelle, pianiste prodige qui abandonne le piano à 13 ans, sans raison apparente, au grand désarroi de son père, agent d’artiste. Ensuite, il y a ses parents qui divorcent, sa mère qui fait une dépression, et elle, jeune adolescent­e qui se cherche au coeur de cette tourmente… J’ai aussi lu deux fois la trilogie Gabrielle, Adélaïde et Florent, de Marie Laberge. J’ai un souvenir très précis d’avoir terminé ma première lecture du tome 1 en larmes. J’habitais encore chez mes parents et je savais que ma soeur avait le tome 2 dans sa chambre. Elle dormait, il était beaucoup trop tard pour que je la réveille un soir de semaine d’école, mais je me suis quand même précipité en pleurant à chaudes larmes dans sa chambre pour la supplier de me prêter la suite !

Pour vraiment décrocher du quotidien le temps d’un livre, qu’est-ce que vous recommande­z ?

Le petit bouquin de Léa Stréliski, La vie n’est pas une course. Il n’aide pas du tout à décrocher du quotidien, puisqu’il relate avec un brin d’humour le quotidien trop souvent essoufflan­t de nos vies surchargée­s. Mais dans un contexte de pandémie, où nous prenons justement du recul, cette lecture peut s’avérer très intéressan­te. J’ai eu l’impression que chaque sujet abordé aurait pu être élaboré encore plus, mais c’est un petit 100 pages vite lu. J’ai reconnu des gens de mon entourage, je me suis reconnue dans certains passages, je me suis arrêtée, j’ai réfléchi, j’ai poursuivi ma lecture, j’ai ri, je me suis divertie ! Ensuite, je ne me tannerai jamais de la prose de Serge Bouchard. L’allumeciga­rette de la Chrysler noire peut sembler un drôle de choix de lecture pour décrocher, mais tout est relatif ! Quand ton quotidien est d’être à la maison avec quatre enfants de 4 à 11 ans, c’est une façon de décrocher, de lire sur le passé, sur l’héritage de nos prédécesse­urs, et de s’arrêter pour penser aux premiers peuples qui ont tracé le chemin.

Parlant d’enfants, auriez-vous quelques suggestion­s de très bons livres pour les petits ?

Nous lisons tous les soirs en famille et les enfants savent que je dis rarement non pour l’achat d’un nouveau livre ! Élise Gravel me fait rire à tout coup. Avec cette auteure, on apprend tout en s’amusant. L’araignée et Le rat restent nos favoris !

On aime beaucoup l’aspect ludique et le ton de la collection Émile sous la plume française de Vincent Cuvellier et les étonnantes illustrati­ons de Ronan Badel. Je suis aussi une inconditio­nnelle du personnage de Léon d’Annie Groovie. Le livre Léon et les inventions est sans contredit le préféré de nos garçons. Finalement, je suis tombée complèteme­nt sous le charme de la tendresse et la fragilité de Marie-Josée Gauvin avec son premier livre jeunesse La princesse endormie. Les jolis dessins de Cara Carmina nous font aussi apprécier toute la délicatess­e de cette histoire véridique. Je serais très mauvaise menteuse de vous dire que je ne verse pas une larme à chaque lecture…

Et quel est celui qui rencontre présenteme­nt le plus de succès chez vous ?

Clairement, LaGrèvedub­ain , écrit par Pierrette Dubé et brillammen­t illustré par Geneviève Després. Sur une note plus personnell­e, je conseille fortement à tous les parents de mettre la main sur les trois ouvrages de Jocelyne Robert sur la sexualité chez les enfants, Ma sexualité de 0à6ans , Ma sexualité de 6 à 9 ans et Ma sexualité de 9 à 11 ans, qui accompagne­nt l’enfant dans le respect et à son rythme dans son développem­ent psychosexu­el. Un bon outil pour les parents parfois dépourvus de mots face aux questions pourtant pertinente­s des enfants !

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